Sarthe
Rhinopneumonie équine : une épidémie qui inquiète en Sarthe
Depuis quelques semaines, la rhinopneumonie, une maladie virale qui touche les chevaux, connaît une propagation alarmante en France. Déjà 11 chevaux de concours sont morts, et de nombreuses compétitions ont été annulées en Mayenne et en Sarthe. Bien que la maladie ne soit pas nouvelle, son intensité actuelle suscite une vive inquiétude au sein de la filière équine.
Des précautions renforcées dans les élevages
Selon France Bleu, Jean-Marie Martin, éleveur à Saint-Léger en Mayenne, qualifie la situation d’épidémie. Dans son écurie de trente hectares abritant une trentaine de chevaux, il redouble de vigilance pour éviter toute contamination. « Quand j’ai quelqu’un qui passe chez moi, que ce soit maréchal ou vétérinaire, je leur demande de prendre des précautions : nettoyer leurs mains, venir avec des habits propres. J’évite aussi d’accueillir de nouveaux chevaux dans mes écuries », confie-t-il. À ce jour, son cheptel reste épargné par le virus.
Une vaccination controversée
Jean-Marie Martin vaccine ses chevaux depuis des années, une mesure préventive qu’il considère essentielle. Pourtant, cette vaccination n’est obligatoire que pour les chevaux de course. Christian Bazire, président de la société des courses du Mans, plaide pour une généralisation de cette obligation. « Nous, on est obligés de vacciner, et je pense que ce serait plus sérieux si tous les chevaux amenés à se déplacer étaient vaccinés. S’il s’agit d’un poney qui reste à la maison, pourquoi pas, mais pour ceux participant à des concours ou des courses, c’est indispensable », estime-t-il.
La vétérinaire Stéphanie Segaert alerte également sur les risques liés à la faible couverture vaccinale. « La rhinopneumonie a deux formes. La forme respiratoire ressemble à un rhume, avec toux et fatigue. Mais la forme HVE-1, plus grave, peut provoquer des troubles neurologiques et entraîner la mort. Elle peut aussi causer des avortements chez les juments », explique-t-elle. Selon elle, le faible taux de vaccination des chevaux de concours favorise la propagation des deux formes du virus.
Des compétitions suspendues pour limiter la propagation
Pour limiter la propagation de la maladie, les rassemblements de chevaux sont fortement déconseillés. De nombreuses compétitions ont donc été annulées, ce qui impacte gravement les organisateurs. Philippe Rossi, fondateur du Pôle européen du cheval près du Mans, témoigne de ces conséquences. « Pour nous, c’est un arrêt total de l’activité, avec des répercussions importantes sur le personnel et les charges financières. Nous espérons une reprise en janvier », déclare-t-il.
Le Salon du cheval à Paris maintenu, mais sans concours
Malgré les restrictions, le Salon du cheval à Paris, prévu du 6 au 8 décembre 2024, aura bien lieu. Toutefois, par mesure de précaution, aucun concours ne sera organisé, et les chevaux présents ne seront pas mélangés. Cette décision vise à limiter les risques de contamination tout en préservant un événement phare pour la filière.