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Vienne : le crédit d’impôt bio revalorisé jusqu’en 2028

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DR : Le Sénat a voté la prolongation et l’augmentation du crédit d’impôt bio, une aide qui soutient fortement les petites exploitations de la Vienne où les coûts de production restent élevés

Les exploitants biologiques de la Vienne ont accueilli avec satisfaction la décision du Sénat. Le 30 novembre, les parlementaires ont voté la prolongation du crédit d’impôt dédié au bio jusqu’en 2028, ainsi que sa hausse de 4.500 à 6.000 euros par an dès l’année prochaine. Une mesure portée par plusieurs élus de gauche, écologistes et centristes, alors que les surfaces en agriculture biologique reculent depuis deux ans partout en France.

Une aide directe pour compenser des coûts plus élevés

Selon France Bleu, le crédit d’impôt bio constitue une réduction fiscale destinée à pallier les surcoûts de production liés à l’agriculture sans pesticides. Comme beaucoup de producteurs bio sont rémunérés autour du SMIC — environ 1.400 euros mensuels — ils s’acquittent de peu ou pas d’impôt sur le revenu. L’État leur verse donc directement la somme sur leur compte bancaire. Toutes les exploitations certifiées peuvent y prétendre, à condition que 40 % de leurs recettes proviennent du bio.
Mis en place en 2006, ce dispositif gagne 1.500 euros supplémentaires dans un contexte où les aides à l’agriculture biologique ont reculé de plus de 10 millions d’euros cette année. Contrairement aux subventions de la PAC, calculées en fonction de la surface, ce crédit d’impôt est identique pour tous, ce qui en fait un soutien particulièrement significatif pour les petites structures.

Le témoignage d’un maraîcher de la Vienne

À Nouaillé-Maupertuis, Benoît Lelaure exploite un hectare dédié à une trentaine de fruits et légumes de saison. Il élève également des poules pondeuses et des moutons bio. Une activité exigeante et peu rémunératrice :
« Je gagne un peu moins que le SMIC. Donc si vous rajoutez 1.500 euros, ça fait plus d’un mois de salaire en plus sur une année. C’est quand même significatif », explique-t-il.
Pour lui comme pour beaucoup, les charges supplémentaires du bio pèsent lourd. Produire sans chimie coûte environ 30 % de plus que l’agriculture conventionnelle. « Les semences coûtent plus cher en bio. On a besoin de plus de main-d’œuvre : ce qu’on ne fait pas avec un herbicide, il faut le désherber manuellement ou mécaniquement. C’est du temps, donc un surcoût », détaille l’agriculteur.

Une validation définitive encore en attente

La revalorisation du crédit d’impôt doit cependant être confirmée dans le cadre de l’adoption du projet de loi de finances. Si elle est entérinée, elle deviendra un élément essentiel du soutien public aux exploitations biologiques de la Vienne pour les prochaines années.

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