Citoyenneté
Une passerelle en bois pour recoudre le parc Hébert-de-la-Rousselière à Monplaisir et enjamber la voie ferrée

Dans la fraîcheur de la nuit du 9 au 10 décembre, le parc Hébert-de-la-Rousselière a vécu l’un de ces moments que les habitants de Monplaisir attendaient depuis longtemps. À la lueur des projecteurs, une grue géante a lentement soulevé une structure de 40 tonnes pour la déposer d’un seul geste au-dessus des rails. En présence de Christophe Béchu, président d’Angers Loire Métropole, la nouvelle passerelle nord a trouvé sa place, reliant enfin les deux moitiés du parc séparées depuis toujours par la voie ferrée.
Au bout de la nuit quand les derniers boulons se serrent. Le silence retombe, et l’on devine déjà ce que cette passerelle va changer : un passage doux, fluide, accessible à tous, du cycliste à la famille en balade, en passant par les personnes à mobilité réduite. Une nouvelle porte ouverte vers le quartier, ses équipements, ses lieux de vie.
Une demande née de la concertation
Ce chantier n’est pas tombé du ciel : entre 2022 et 2024, plus de 900 habitants ont été consultés. Le message était clair : ils voulaient plus de convivialité, de confort, de lisibilité dans les déplacements. La collectivité y a répondu avec un projet global, mêlant cheminements retravaillés, signalétique, mobiliers urbains et une transformation paysagère profonde, avec 58 arbres supplémentaires, des massifs arbustifs et de nouveaux espaces pour s’asseoir, se poser, ou pique-niquer.
Portée par Angers Loire Métropole, l’opération représente un investissement de 1,43 million d’euros HT.
Vers une grande voie verte reliant Georgette-Boulestreau et les Kalouguine
La passerelle n’est qu’une pièce — importante — d’un vaste puzzle. Dans le cadre du NPNRU de Monplaisir, une grande voie verte est en train d’émerger, reliant le jardin Georgette-Boulestreau à la résidence Kalouguine. Un fil vert, pensé pour offrir un parcours continu, agréable et sans rupture, où se succèdent zones sportives, aires de jeux, espaces de détente et accès vers la centralité.
Depuis 2024, les chantiers s’enchaînent : aménagements autour de la place de l’Europe, installation d’espaces sportifs en bordure du parc, rénovation du jardin Georgette-Boulestreau… L’été dernier a marqué le début de la mise en place de la passerelle et la transformation de la partie ouest du parc. Les travaux continueront jusqu’en 2027, créant pas à pas ce long corridor vert qui ouvrira en grand le parc vers les Kalouguine et vers la cité scolaire.
Une signature architecturale « en papillon »
Dessinée par l’agence d’architecture Nu, la passerelle adopte une élégante forme « en papillon » : fine à son centre, généreuse à ses extrémités, elle ouvre naturellement le regard vers la canopée et un massif de pins parasols.
Entièrement en bois, elle repose sur deux poutres treillis en Douglas lamellé-collé venues du Massif central. D’une seule portée de 33 mètres, elles franchissent les voies ferrées sans appui intermédiaire. Le bardage et le platelage, en chêne noirci, donnent à l’ouvrage une silhouette sobre, profonde, qui s’accorde avec les schistes et les toitures noires typiques d’Angers.
Préfabriquée dans le Jura, dans les ateliers de l’entreprise Simonin, la passerelle a été conçue pour être installée en une nuit. Une prouesse logistique, menée sans perturber le trafic ferroviaire.
Un nouveau paysage pour Monplaisir
À mesure que les travaux se poursuivent, le parc Hébert-de-la-Rousselière change de visage. La passerelle en est désormais le pivot, ouvrant une circulation fluide entre quartiers et guidant habitants et promeneurs d’un espace à l’autre. Un geste simple, mais qui transforme en profondeur le quotidien.
Et au petit matin du 10 décembre, lorsque les premiers habitants ont découvert cette grande silhouette de bois au-dessus des rails, une évidence s’est imposée : le parc, enfin, n’est plus coupé en deux. Monplaisir gagne un lien, un symbole, et un bout de ville plus doux.
