Charente
Mobilisation agricole : opération escargot annoncée autour d’Angoulême ce lundi

La Coordination rurale de la Charente organise ce lundi matin une opération escargot sur les routes nationales 10 et 141, afin de dénoncer les abattages généralisés liés à la dermatose nodulaire contagieuse et de défendre la vaccination des troupeaux.
Une action d’ampleur prévue sur les axes autour d’Angoulême
Plusieurs convois de tracteurs et de bennes doivent converger depuis Montmoreau, Chasseneuil, Bouëx, Rouillac et Roullet-Saint-Estèphe. Après un rassemblement en milieu de matinée, les manifestants emprunteront les RN 10 et 141 pour rejoindre la cité administrative d’Angoulême, devant la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP). La mobilisation se poursuivra ensuite vers la préfecture, puis devant le Crédit agricole à Soyaux.
La Confédération paysanne, qui partage la même position sur la gestion sanitaire de la maladie, doit également participer au mouvement. En face, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs réaffirment que « l’abattage total est la meilleure solution ».
Les syndicats dénoncent une mesure disproportionnée
La Coordination rurale et la Confédération paysanne défendent une vaccination généralisée des troupeaux. « La ministre de l’Agriculture et l’État français n’ont pas pris la mesure de l’erreur. C’est un massacre d’animaux qui n’a pas lieu d’être et qui peut être évité », estime Frank Olivier, président de la Coordination rurale de la Charente. Selon lui, « on abat la bête malade et le troupeau autour de la vache », alors qu’un protocole vaccinal permettrait d’éviter ces destructions.
Frank Olivier souligne que la vaccination totale nécessiterait près de 16 millions d’injections : « On a conscience que ça ne se fera pas en une journée, et que les vaccins ne sont pas disponibles en quantité suffisante. Cependant, la crispation vient vraiment de l’abattage d’animaux qui ne sont pas malades. »
Des éleveurs en détresse face au risque d’abattage
Sébastien Morin, éleveur de 200 vaches mères à Sauvagnac, évoque l’angoisse partagée dans la profession : « Si demain, ça arrive chez moi, je n’ai plus de revenu. Ça arrive à des collègues, ça doit être assez insupportable à vivre. »
Il déplore également le classement européen de la maladie : « L’État obéit à une règle européenne. La DNC est en catégorie A, celle des maladies à élimination immédiate. La tuberculose, transmissible à l’homme, est seulement classée en B. Il faut un déclassement rapide de cette maladie. »
Une situation encore mouvante en Charente-Maritime
Aucune mobilisation officielle n’a été annoncée pour l’heure dans le département voisin. La Coordination rurale 17 envisage toutefois des actions dans les prochains jours, selon les informations d’ICI La Rochelle.
