Politique
Tarification de la restauration scolaire à Angers : un débat autour de l’équité

Lors du conseil municipal du lundi 16 décembre, la tarification de la restauration scolaire à Angers a fait l’objet d’un vif échange. L’opposition municipale accuse la grille tarifaire actuelle d’être injuste envers les ménages modestes et moyens, tout en favorisant les familles les plus aisées. Ces critiques, portées depuis plusieurs mois, s’appuient sur un document fourni en septembre 2023 par « Papillotes et Cie » (SPL ALREST), le prestataire chargé de ce service public.
Des taux d’effort jugés disproportionnés
Selon l’opposition, les données de ce document montrent que le taux d’effort – le rapport entre le coût payé par les familles et leur quotient familial – est particulièrement défavorable aux ménages modestes et moyens. « Les familles les moins favorisées supportent un effort 2,4 fois supérieur à celui des familles aisées », affirment les élus d’opposition. Ils dénoncent une anomalie qu’ils qualifient d’« antisociale », et estiment que cette grille tarifaire « ne reflète pas une véritable justice sociale ».
Pour ces élus, une grille plus équitable devrait être linéaire, avec un taux d’effort identique pour toutes les familles, ou progressive, en fonction des revenus. « Le modèle actuel accroît les inégalités. Une tarification scolaire juste devrait soulager les ménages modestes et non alourdir leurs charges », déclarent-ils.
L’opposition critique la communication municipale
Le débat s’est envenimé lorsque le maire, Christophe Béchu, a accusé l’opposition de diffuser des informations erronées. Ces élus rejettent cette accusation, qualifiant la position municipale de « malhonnête » et dénonçant des propos qu’ils jugent « diffamants ». « Les chiffres que nous avançons ne sont pas des inventions. Ils proviennent des documents officiels du prestataire », rappellent-ils.
Par ailleurs, les élus d’opposition soulignent une contradiction entre les déclarations antérieures du maire et la réalité actuelle. « L’an passé, Christophe Béchu avait affirmé vouloir réduire à trois le nombre de dimanches d’ouverture des commerces, une mesure qui aurait eu plus de sens économiquement et socialement. Nous attendions un engagement similaire pour la tarification scolaire », critique un membre de l’opposition.
Un enjeu pour des milliers de familles
Pour l’opposition municipale, la question dépasse les chiffres : elle concerne l’impact direct de ces décisions sur des familles angevines. « Cette tarification inéquitable fragilise davantage les foyers modestes, déjà affectés par le contexte économique actuel », concluent-ils.