Vendée
Yoann Richomme et Charlie Dalin franchissent le cap Horn en tête et pulvérisent des records

Le cap Horn est désormais derrière Yoann Richomme et Charlie Dalin, les deux skippers qui dominent cette édition 2024 du Vendée Globe. Dans la nuit de dimanche à lundi, les navigateurs ont franchi cette étape symbolique, marquant ainsi le début de leur retour vers Les Sables-d’Olonne.
Selon Actu.fr, Yoann Richomme, à la barre de Paprec Arkéa, a été le premier à passer le mythique cap à 23 h 27 (UTC). Il devance de peu Charlie Dalin, skipper de Macif Santé Prévoyance, qui a franchi la même ligne seulement neuf minutes et trente secondes plus tard.
Des records battus avec éclat
Richomme a non seulement pris la tête, mais il a également établi un nouveau temps de référence entre Les Sables-d’Olonne et le cap Horn. Avec un chrono de 43 jours, 11 heures, 25 minutes et 20 secondes, il efface des tablettes l’ancien record d’Armel Le Cléac’h, datant de 2016, de plus de trois jours.
Le skipper s’offre par la même occasion le record du tronçon entre le cap Leeuwin et le cap Horn en 13 jours, 9 heures, 13 minutes et 43 secondes.
Charlie Dalin, quant à lui, ne lâche rien. Il franchit le cap Horn avec un temps de 43 jours, 11 heures, 34 minutes et 50 secondes. L’écart infime entre les deux leaders est inédit dans l’histoire du Vendée Globe. Pour comparaison, en 2012, François Gabart et Armel Le Cléac’h étaient séparés d’une heure et vingt minutes.
Un moment inoubliable pour Richomme
Yoann Richomme n’a pas caché son émotion après avoir franchi ce cap légendaire. « Quel moment, c’est absolument génial ! Je n’aurais jamais pensé franchir le cap Horn dans de telles conditions. Je suis passé à ras du cap Horn, poussé par 15 nœuds de vent. Voir le cap Horn d’aussi près, cette immensité noire, la chaîne de montagnes enneigées, la mousse d’herbe verte, le phare… C’était si majestueux, si fort en émotions ! » a confié le skipper.
Il ajoute : « Passer le cap Horn en tête, c’est un très beau cadeau de Noël ! Je sais que c’est un moment qui mérite d’être savouré. Il y a beaucoup de fierté pour moi et pour toute l’équipe qui a travaillé sans compter. D’une certaine manière, en mettant un terme à la traversée des mers du Sud, on peut dire que la partie la plus conséquente du travail est déjà faite. Maintenant, il ne reste plus que la remontée dans l’Atlantique ! »
Le cap Horn, une étape mythique
Le cap Horn occupe une place particulière dans l’imaginaire des marins. Il s’agit du dernier des trois grands caps que les skippers doivent franchir au cours du Vendée Globe, après le cap de Bonne-Espérance et le cap Leeuwin.
Franchir ce cap, situé à l’extrême sud de l’Amérique, est une véritable consécration pour tout navigateur. Comparable à l’ascension de l’Everest pour un alpiniste, le cap Horn symbolise l’endurance et la maîtrise des océans.
Mais ce passage est loin d’être une formalité. Balayé par des vents puissants, le cap Horn est souvent le théâtre de conditions de navigation extrêmes. Les célèbres quarantièmes rugissants, qui frappent cette région du globe, génèrent des vagues pouvant atteindre des hauteurs vertigineuses. Ces vagues, parfois qualifiées de scélérates, mettent à rude épreuve les skippers et leurs embarcations.
Le retour vers l’Atlantique
Le passage du cap Horn marque également un tournant psychologique. Pour les navigateurs, c’est le signal que la remontée vers Les Sables-d’Olonne est amorcée. Ce moment, empreint d’une forte symbolique, donne un nouvel élan alors que les difficultés liées aux mers du Sud s’estompent.
Toutefois, la compétition est loin d’être terminée. Il reste encore plusieurs semaines de navigation et rien n’est joué. La lutte reste intense entre Yoann Richomme et Charlie Dalin, toujours séparés par seulement quelques milles nautiques.
Sébastien Simon, à bord de Groupe Dubreuil, est attendu dans les prochaines heures au cap Horn. Il navigue actuellement à 515 milles derrière Richomme.
L’aventure continue, et le suspense promet de tenir en haleine jusqu’à la ligne d’arrivée.