Economie
Budget 2026 : retraites gelées, économies et tension politique

Le gouvernement a présenté mardi son budget 2026, et il fait déjà parler. Gel des retraites, prestations sociales sous pression et économies sur la santé, les dépenses de l’Etat baisseront en 2026, hors défense et charge de la dette, côté recettes, l’essentiel de l’effort proviendra des plus aisés (6,5 milliards d’euros). Voilà ce qui attend les Français.
Le projet de budget de l’Etat présenté mardi par le gouvernement Lecornu prévoit une baisse des dépenses de l’Etat en 2026, tandis que côté recettes, l’essentiel de l’effort proviendra des plus aisés.
« Les dépenses de l’Etat baisseront en 2026 », hors charge de la dette et augmentation de 6,7 milliards d’euros du budget de la défense, précise le document consulté par l’AFP. Côté recettes, « l’effort en 2026 reposerait en priorité sur un effort supplémentaire des contribuables disposant des moyens les plus importants », à hauteur de 6,5 milliards d’euros.
Les chiffres sont clairs : la progression des dépenses d’Assurance maladie serait limitée à 1,6%, pour atteindre 270,4 milliards d’euros. « Le gouvernement prévoit ainsi 7,1 milliards d’économies dans le champ de la santé », indique le projet.
Pour les retraités, le budget prévoit un gel des pensions de base en 2026, une sous-indexation de 0,4 point à partir de 2027, et le remplacement de l’abattement de 10% par un forfait de 2.000 euros. Selon le gouvernement, cela « améliore la situation des couples de retraités les plus modestes », tout en faisant contribuer davantage les autres.
Mais le projet touche aussi les holdings et les plus grandes fortunes, avec des mesures fiscales visant à les mettre un peu plus à contribution, tandis que le Haut Conseil des finances publiques juge le budget « un peu trop optimiste sur la croissance ».
Le projet de budget proposé par le gouvernement de Sébastien Lecornu prévoit 3.119 postes de fonctionnaires en moins en 2026, avec un effort de « rationalisation » principalement porté par les opérateurs de l’Etat, selon des documents budgétaires consultés par l’AFP.
Avec « les réductions de postes prévues au sein des caisses de sécurité sociale, c’est au total 3.000 emplois qui ne seront pas remplacés et participeront à la maîtrise de l’emploi public », peut-on notamment lire. L’effort devrait se traduire par la suppression de 1.735 emplois publics parmi les 434 opérateurs et agences de l’Etat.
Politiquement, ça chauffe. L’entourage de Gérald Darmanin souligne que « la chute du gouvernement de Sébastien Lecornu coûterait plus d’argent à la France qu’une suspension de quelques mois de la réforme des retraites ». « Le plus important, c’est la stabilité, mais pas à n’importe quel prix », ajoute-t-on.
L’opposition, elle, ne fait pas dans la demi-mesure. Marine Le Pen attaque frontalement : « Le projet de budget pour 2026 est terriblement mauvais ». « Nous n’avons strictement rien à attendre de ce gouvernement. Les dépenses de l’État continuent à augmenter, au bas mot de 25 milliards, et il y a encore des nouvelles créations de taxes », ajoute la cheffe des députés Rassemblement national.
En résumé, entre restrictions pour les retraités et les familles modestes et pression sur les holdings et grandes fortunes, ce budget 2026 promet de faire encore beaucoup de bruit.