Agriculture
La colère s’étend dans le monde paysan angevin, des actions à venir en Maine-et-Loire
Hausse des charges, retard de paiement des aides Pac et des indemnisations influenza aviaire, sur-administration permanente, normes excessives, non-respect de la loi Egalim et des prix rémunérateurs… les agriculteurs du Maine-et-Loire sont à bout.
S’associant aux actions nationales, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs 49 se mobilisent à partir de demain mercredi 24 janvier, sur tout le département du Maine-et-Loire, à travers diverses actions.
« Ces actions marquent le début d’un mouvement qui pourra se prolonger et se répandre si le Gouvernement ne réagit pas ! » préviennent les agriculteurs angevins
une femme tuée à un barrage dans l’Ariège
Une femme est morte percutée par un véhicule mardi en fin de nuit à un point de blocage mis en place dans l’Ariège dans le cadre des actions de protestation des agriculteurs qui tendent à se multiplier partout en France.
« Un véhicule a foncé sur un barrage des agriculteurs. Ils ont percuté trois personnes. Il y a une femme décédée et deux autres blessés très graves. Les trois occupants de la voiture ont été interpellés et ils sont mis en garde à vue », a déclaré un porte-parole de la police nationale.
Dans un communiqué, le procureur de la République auprès du tribunal de Foix, Olivier Mouysset, a déclaré que l’accident ne semblait pas intentionnel, d’après les premiers éléments de l’enquête, « qui débute à peine ».
Le véhicule a percuté un mur de bottes de paille érigé en travers de la route nationale 20 à Pamiers avant de heurter les trois victimes présentes avec plusieurs dizaines d’autres agriculteurs sur un campement installé juste derrière, a ajouté le procureur.
Selon le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, la femme était une adhérente du principal syndicat agricole français et son mari et sa fille ont été blessés.
« Aujourd’hui, tous nos agriculteurs sont en deuil. Notre Nation est bouleversée et solidaire », a réagi Gabriel Attal sur X (ex-Twitter), annonçant que le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se rendrait en Ariège dans la journée.
La colère s’étend dans le monde paysan
Ce drame survient au lendemain d’une rencontre entre le Premier ministre et des représentants des syndicats agricoles, qui réclament des mesures rapides face au malaise de la profession.
« Je veux redire l’urgence que la France (…) a à prendre des décisions rapides pour redonner des perspectives au monde agricole. Ce mouvement est sans précédent, il faut apporter des réponses profondes et rapides », a déclaré Arnaud Rousseau sur RMC.
« On a le retour de l’ensemble du terrain qui nous annonce des blocages qui vont s’échelonner tout au long de la semaine de manière continue ou sporadique. Il n’y a pas un seul département qui aujourd’hui ne va pas rentrer en action. Les choses vont se faire de manière cadencée pour bien montrer que ce n’est pas juste un coup de fièvre », a souligné le président de la FNSEA.
Des barrages bloquaient mardi matin de nouveaux axes routiers, dont l’A7 dans la vallée du Rhône et l’A63 près de Bayonne dans le Sud-Ouest, qui s’ajoutent aux actions déjà menées ces derniers jours, notamment sur l’A64 près de Toulouse.
Interrogé sur RTL, le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot, a averti que les barrages ne seraient pas levés tant que le Premier ministre n’aurait pas fait des « annonces très concrètes », notamment sur les revenus de la profession et des normes jugées étouffantes.
« On lui a dit deux, trois jours maximum (…) et après il y a d’autres mesures qui sont quand même sur le temps long et là on lui a dit maximum le Salon de l’agriculture », à partir de la fin février, a-t-il ajouté.
Le patron des Jeunes agriculteurs n’a pas exclu une action de blocage de la capitale : « S’il le faut potentiellement, on y réfléchira et on le fera (…) On a une vraie crise profonde, certains n’ont plus rien à perdre donc c’est leur survie qui est en jeu (…) il y a des gens déterminés qui ne lâcheront rien. »