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Polluants éternels : un PFAS détecté dans l’eau potable de plusieurs villes, dont Buxerolles

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Une enquête publiée jeudi 23 janvier 2025 par l’UFC-Que Choisir et l’ONG Générations Futures révèle la présence d’un PFAS, l’acide trifluoroacétique (TFA), dans l’eau potable d’une vingtaine de communes françaises. Ce « polluant éternel », réputé quasi indestructible, a été retrouvé dans 24 des 30 villes où des analyses ont été menées. Dans 20 de ces communes, sa concentration dépasse les 100 nanogrammes par litre, la norme de référence européenne pour 20 PFAS, qui deviendra obligatoire en 2026.

Une pollution de grande ampleur à Buxerolles

Selon La Nouvelle République, la commune de Buxerolles, près de Poitiers, figure parmi les zones les plus touchées, avec une concentration de 2 600 ng/l, la plaçant en troisième position derrière Paris (6 200 ng/l) et Moussac dans le Gard (13 000 ng/l). Moussac est proche de Salindres, où une usine Solvay produisait du TFA jusqu’en septembre dernier, ce qui pourrait expliquer les niveaux particulièrement élevés dans cette région.

Un contaminant « quasi indestructible »

Les PFAS, qui regroupent plus de 4 700 molécules, s’accumulent dans l’environnement, mais aussi dans le corps humain. Des études préliminaires associent une exposition prolongée à ces substances à des troubles de la fertilité ou à un risque accru de certains cancers. Si le TFA est moins dangereux que d’autres PFAS désormais interdits en Europe, comme le PFOA ou le PFOS, son impact toxicologique reste insuffisamment connu. L’étude pointe également que le TFA résulte souvent de la dégradation d’un herbicide, le flufénacet, récemment identifié comme un perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Une norme française critiquée

En dehors du TFA, les autres PFAS analysés par l’étude respectent la réglementation française, qui limite la concentration de 20 PFAS spécifiques à 100 ng/l. Toutefois, cette norme est jugée bien moins rigoureuse que celles appliquées dans des pays comme les États-Unis ou le Danemark. « La norme française ne repose sur aucune donnée toxicologique solide et n’est pas assez protectrice », déplorent les associations, qui appellent à un renforcement des contrôles et à une application stricte du principe de précaution.

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