Citoyenneté
Tensions au marché de Chalonnes-sur-Loire : le Préfet appelle au calme

Depuis plusieurs semaines, une ambiance tendue règne sur le marché de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). En cause : l’opposition d’un groupe de militants à la présence d’un commerçant, qui a donné lieu à plusieurs actes de dégradations et incitations au boycott. Face à cette situation qui s’envenime, le Préfet de Maine-et-Loire, Philippe Chopin, tire la sonnette d’alarme et appelle au retour au calme.
Une opposition qui prend de l’ampleur
Depuis décembre 2024, le marché de Chalonnes-sur-Loire accueille les Blancs de l’Ouest, un nouveau stand de charcuterie dont la présence irrite un collectif. La société, déjà installée aux halles Biltoki à Angers, est gérée par des personnes réputées actuelles ou passées, proches du milieu identitaire angevin.
Le 16 janvier, un collectif baptisé « Chalonnes fait de la résistance » a lancé une pétition en ligne réunissant plus de 779 signatures à ce jour. « Nous refusons que notre marché, lieu de convivialité et de partage, devienne un espace de promotion pour une idéologie d’extrême droite », peut-on lire dans le texte de la pétition. Un signataire ajoute : « La présence de cette enseigne est une provocation et un danger pour la cohésion de notre ville. »
Le texte rappelle également que « cette entreprise, comme d’autres, est un cheval de Troie pour la diffusion de leurs idées », en faisant référence à une autre affaire au Lion d’Angers, où un café a été repris par des personnes qui pourraient être liées à l’Alvarium. « Une démocratie saine ne peut transiger avec ces idéologies d’intolérance », poursuit la pétition.
Les opposants soulignent aussi le manque de nécessité d’un sixième charcutier sur le marché. « Le marché du samedi compte déjà cinq charcutiers, dont deux producteurs. Est-ce bien nécessaire d’en ajouter un sixième ? » questionne le texte.
Un nouvel épisode de cette contestation était prévu pour le samedi 1er février 2025 : un collectif appelle à manifester à 10h30 près du marché de Chalonnes-sur-Loire contre la présence des Blancs de l’Ouest. Cet appel à manifester a largement circulé sur les réseaux sociaux et par affichage dans la commune. Or, cette manifestation n’a pas été déclarée en préfecture, ce qui pose un sérieux problème de légalité et de sécurité.
Une interdiction pour éviter les débordements
Compte tenu du climat de tensions qui secoue le Maine-et-Loire, marqué par des affrontements entre mouvements d’ultra-gauche et d’ultra-droite ces derniers mois, le Préfet a pris une décision ferme : interdire cette manifestation.
Dans un communiqué, Philippe Chopin souligne que « l’absence de déclaration officielle empêche toute discussion avec un organisateur et rend difficile l’anticipation des effectifs présents. Une situation qui pourrait dégénérer en affrontements incontrôlés ».
Les forces de l’ordre mobilisées
Pour garantir la tranquillité du marché et assurer la sécurité des commerçants, clients et habitants, le groupement de gendarmerie départementale a reçu pour mission de faire respecter cette interdiction.
Le Préfet apporte par ailleurs son soutien à la Maire de Chalonnes-sur-Loire et aux élus locaux, qui se retrouvent en première ligne face à ces tensions.
De leur côté, les opposants ne comptent pas en rester là et appellent à un rassemblement festif sous forme de carnaval. « Citoyens épris de liberté, de tolérance, d’égalité, de partage et de fraternité, rassemblons-nous sur le marché du samedi 1er février, déguisés de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel pour un carnaval joyeux et solidaire », peut-on lire en conclusion de la pétition.
Reste à savoir si cet appel au calme sera entendu par les opposants. En attendant, les habitants de Chalonnes-sur-Loire espèrent pouvoir retrouver un marché apaisé, loin des polémiques et des tensions.