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Le MMA : un art martial en vogue à Angers

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Sport de combat mêlant (entre autres) pugilat et lutte, le free fight ou MMA (Mixed Martial Arts) fait un retour fracassant au Brésil, pays d’origine de cette discipline. En France, les combats officiels de free fight sont interdits, mais pas la pratique, qui se développe de plus en plus dans près de 180 clubs. Mickael FEIJOO, militaire d’origine, est un des principaux précurseurs de ce sport dans la ville d’Angers. Quelques questions lui ont été posées à ce sujet.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Oui, alors je suis Mickael Feijoo, j’ai 31 ans. Donc je suis professeur de sport. Je suis diplômé d’état dans ce qui est sport de combat. J’ai été longtemps karatéka, j’ai pratiqué du judo, j’ai un brevet d’état en activité pour tous, un brevet d’état en karaté. J’ai d’ailleurs été à un niveau national en ce qui concerne le karaté. Et cela fait maintenant quatre ans que j’ai commencé la lutta livre (combat au sol) et tout ce qui s’apparente au MMA qui signifie « Mixed Martial Arts ». Donc j’ai créé une académie : l’Académie Angers Fight. Ça fait trois ans qu’elle marche ; aujourd’hui elle compte 140 élèves. Je suis toujours autant passionné par les sports de combat. J’enseigne actuellement tous les jours à l’Académie Angers Fight qui se trouve à Angers, au cœur de l’école du génie.

Qu’est-ce que le free fight ? En quoi cela consiste ?

Alors le free fight… Je n’aime pas trop cette appellation « free fight » parce que le free fight c’est une appellation un petit peu sèche qu’on a en France. Il faut savoir que c’est vraiment le MMA qui, comme je l’ai dit tout à l’heure, signifie « Mixed Martial Arts » qui veut tout simplement dire en français « mélanges d’arts martiaux ». Ces mélanges d’arts martiaux ont été basés sur des sports de percussion, donc tout ce qui était pied-poing, sur des sports de préhension tels que la lutte et le judo. Au sol, s’est développé tout ce qui est luta livre, tout ce qui est judo, jiu jitsu et jiu jitsu brésilien, donc des techniques de compression, des techniques d’étranglement, et tout ce qui est articulaire (c’est-à-dire les clés qui peuvent s’effectuer des membres supérieurs aux membres inférieurs). Donc, en résumé, le MMA c’est un mélange d’arts martiaux. Le but du pratiquant c’est de le préserver et c’est de lui procurer des connaissances techniques dans tous les domaines.

C’est un art qui est né relativement tard. Les arts martiaux ont, en général, des origines beaucoup plus anciennes.

En effet, c’est exact. Les premières compétitions ont été appelées vale tudo (forme de combat libre né au Brésil au XXe siècle). En 1994, Gracie a fait les premiers combats en vale tudo pour démontrer que quelqu’un qui était bon au sol pouvait réussir à soumettre quelqu’un de beaucoup plus lourd et de beaucoup plus fort. De là a émané de nombreux styles, notamment le jiu jitsu brésilien.

Revenons en à ton action pour la diffusion et l’émancipation du MMA dans la région. As-tu d’autres projets en vue ?

J’ai plein de projets, notamment un projet avec Flavio Santiago (Pionnier de la luta livre en France) qui est, je dirais, mon maître. Il se base à Nanterre. Donc mon but est d’amener la luta livre, de faire évoluer notre discipline, et essayer de montrer que cette discipline elle est accessible pour tout le monde, qu’elle peut aussi se pratiquer en loisir et en compétition, qu’elle est sans danger si, bien évidemment, l’enseignement est fait en respectant la déontologie du sport. Mon premier projet est donc de former des compétiteurs et de les amener au plus haut niveau. Mon second va être un projet pédagogique axé sur les enfants, sur une découverte de la luta livre ; et travailler avec Flavio Santiago qui, lui, va s’occuper de la commission technique, et qui va essayer, au mieux, d’améliorer le niveau technique de l’académie.

Comment expliques-tu cette montée en puissance du MMA ?

Alors la montée en puissance du MMA elle s’observe au national et pas vraiment au niveau local. D’abord, elle est médiatique. Elle est un peu nouvelle parce que les gens, par le biais du multimédia, par le biais auditif, et par le biais de la presse, ont de plus en plus de visibilité sur le contenu du MMA. Que ce soit sur les UFC (Ultimate Fighting Championship) qui sont très connus et qui font carton plein sur la chaine RTL9. On va aussi avoir un développement sur le pancrace qui est une discipline axée sur certaines règles. Et c’est vrai que les gens ça leur plaît la « bagarre ». Alors moi ça me choque un petit peu des fois parce que le MMA est et reste un art martial et, parfois, il ne faut pas prendre toutes les informations que transmettent les médias. C’est un art, et qui dit art dit règles.

Peux-tu, et comment expliques-tu que les compétitions de MMA soient interdites en France ?

Alors, le MMA en France, c’est un gros sujet tabou, sans être tabou. De mon point de vue, je pense que le MMA fait peur. Il fait peur, peut-être à plusieurs fédérations sportives parce qu’elle (le MMA) gagne de l’amplitude et on s’aperçoit que dans le MMA on retrouve tous les sports de combat. Ce qui fait qu’aujourd’hui une personne qui pratique du judo, du karaté, peut venir chez nous et elle aura alors un complément dans toutes les disciplines. C’est vrai que ça peut être intéressant pour un pratiquant qui souhaite faire du sol ou de la projection et de la percussion. Il peut, sur un club, pratiquer toutes les activités. Je pense que le MMA en France il fait peur aussi d’un point de vue financier parce qu’il prend de l’ampleur et parce qu’on a une politique qui fait que les paperviews, les blogs, les marques sportwear prennent du volume. Et je pense que la Fédération, au jour d’aujourd’hui, se pose une question, et elle est bonne d’ailleurs, il n’y a pas de refus sur son point de vue… mais je pense qu’aujourd’hui on a une mauvaise image du MMA et notamment, on n’a pas de structure formative pour avoir des enseignants avec un tronc et un schéma d’apprentissage que l’on va pouvoir retrouver dans d’autres fédérations. C’est ça le frein… et ce n’est pas un frein financier ou parce que les gens combattent pour de l’argent. Dans le MMA, il y a des gens qui s’entrainent, il y a des gens qui sont assidus, qui sont sportifs, qui ont une hygiène de vie, qui font tout pour développer leur art, et qui ont des valeurs.

Malo RICHARD

Pour plus de renseignements concernant l’Académie Angers Fight aller sur le site angersfight.e-monsite.com

 

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