Angers
Angers dévoile un trésor : la Tapisserie de l’Apocalypse sous un nouveau jour

Ce matin, un événement rare s’est déroulé au château d’Angers : un fragment de la Tapisserie de l’Apocalypse, récemment restauré, a été mis sous vitrine sous les yeux d’un petit groupe de journalistes. Habituellement conservés à l’abri pour des raisons de préservation, ces morceaux disparus de l’œuvre médiévale sont exceptionnellement exposés au public dans le cadre de L’Apocalypse, et après…, une nouvelle exposition qui explore l’héritage et l’influence de ce chef-d’œuvre unique.
Une tapisserie plus grande que nature
Imaginez une bande dessinée médiévale, longue de près de 100 mètres, illustrant un récit spectaculaire de batailles célestes, de cavaliers mystérieux et de visions prophétiques. Voilà ce qu’est la Tapisserie de l’Apocalypse. Tissée au XIVe siècle sur commande du puissant duc Louis Ier d’Anjou, elle représente le dernier livre de la Bible, où s’affrontent le Bien et le Mal dans une lutte épique pour l’avenir du monde.
Exposée en permanence au château d’Angers, cette tapisserie est aujourd’hui un trésor inscrit à l’UNESCO. Mais avec le temps, certaines de ses scènes ont disparu, et son histoire est jalonnée de pertes et de redécouvertes.
Un moment exceptionnel : la mise sous vitrine d’un fragment rare
L’un des temps forts de cette matinée a été la mise sous vitrine d’un fragment restauré, sous les yeux des journalistes invités pour l’occasion. Ce geste, rare et symbolique, marque l’aboutissement d’un travail minutieux de conservation et offre au public une opportunité unique d’admirer une pièce méconnue de cet ensemble monumental.
Parmi ces trésors retrouvés figurent les « fragments Ladrière », découverts en 2020 dans une galerie parisienne. Ces morceaux, qui avaient disparu depuis des siècles, ont été identifiés comme appartenant à la tapisserie d’Angers et sont désormais exposés après une délicate restauration. Leur présentation constitue un moment historique pour les amateurs d’art et d’histoire.
Un voyage artistique à travers les siècles
Si l’Apocalypse d’Angers est une pièce majeure de l’art médiéval, elle n’a cessé d’influencer les artistes au fil du temps. L’exposition met en regard cette tapisserie avec les visions apocalyptiques d’autres grands noms comme le peintre et graveur allemand Albrecht Dürer, l’illustrateur Gustave Doré, ou encore le maître de la tapisserie Jean Lurçat, qui s’est inspiré de l’œuvre médiévale pour créer Le Chant du Monde au XXe siècle.
Ces parallèles montrent comment l’Apocalypse a été interprétée à différentes époques : d’un message d’espoir au Moyen Âge, elle est devenue une vision plus sombre dans l’art moderne, reflétant les peurs contemporaines, comme la guerre et les catastrophes environnementales.
Une exposition à ne pas manquer
Avec L’Apocalypse, et après…, le château d’Angers propose une immersion fascinante dans une œuvre qui a traversé les siècles. Entre la redécouverte de fragments oubliés et la mise en lumière de son influence sur l’art, cette exposition est une occasion unique d’admirer sous un nouveau jour l’un des plus grands chefs-d’œuvre du patrimoine français.
À voir du 1er mars au 1er juin 2025, au château d’Angers.
Amaury Lemoine