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Deux jeunes de Beaupréau-en-Mauges et Vallet condamnés après une « grotesque » attaque à l’arbalète « artisanale »

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Crédit Betta776

Un jeune de Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire) a été condamné ce vendredi 28 février 2025 en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Nantes pour « violences aggravées » après avoir « tiré par les cheveux » une « grosse salope » qui refusait de lui « sucer la bite » à Vallet (Loire-Atlantique).

Les gendarmes du Loroux-Bottereau avaient en fait été appelés « vers 20h » le 8 septembre 2024 pour venir à Vallet, où deux soirées alcoolisées se déroulaient le même soir dans deux maisons voisines. Ils avaient alors retrouvé Eva XXX « au sol », « prostrée » et « en pleurs », en compagnie d’un ami.

Elle leur avait expliqué avoir été « agressée » par un homme avec « un T-shirt rouge » qui sortait de la maison voisine : Donovan XXX – âgé de 24 ans – avait « exhibé son sexe », lui avait « demandé une fellation » puis lui avait donné « des coups de poing » et « des coups de pied » face à son refus. La jeune femme avait aussi été « traînée au sol par les cheveux » à l’extérieur du garage où elle faisait la fête. Un « deuxième individu » était alors sorti de la maison voisine et avait tiré sur elle « avec une arbalète », avait même raconté la jeune femme.

Stanislas XXX était en fait son voisin ; présentant « des signes d’alcoolisation », ce « second individu » avait d’abord « refusé de sortir du domicile » quand les gendarmes avaient voulu le voir mais avait finalement accepté « sur l’insistance » de sa compagne, a précisé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.

UNE « CAMEE » QUI A « DES PROBLEMES PSYCHOLOGIQUES »

Il s’était alors avéré que plaignants et victimes « avaient à peu près le même taux d’alcoolisation », à savoir 1,4 g d’alcool par litre de sang. Selon les témoins, Stanislas XXX avait « visé très clairement la tête » d’Eva XXX avec cette arbalète noire longue de « 30 ou 40 cm » : ce chômeur de 22 ans avait tiré « trois ou quatre fois » mais sans jamais l’atteindre. Lui et son ami s’étaient finalement « enfuis derrière l’église » de Vallet, a expliqué la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.

Une jeune fille extérieure aux deux groupes, qui se rendait chez un ami, avait accrédité par la suite la version de la victime : elle avait vu un homme « avec un T-shirt rouge » être « particulièrement énervé » sur la place Charles-de-Gaulle car il promettait de « retrouver » et « défoncer » une jeune femme. Elle-même avait eu « hyper-peur » et avait préféré « appeler sa mère » pour qu’elle la conduise chez son ami.

Dans ces conditions, la compagne de Stanislas XXX avait été entendue à son tour par les gendarmes du Loroux-Bottereau : selon elle, c’était la victime qui avait « lancé les hostilités », puisque cette « camée » qui a « des problèmes psychologiques » avait « frappé » Donovan XXX en lui donnant « des gifles » et « des coups de poings ». « Personne n’avait vu d’arbalète, ni de coups » a donc résumé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture de sa déposition.

Son compagnon avait finalement dû admettre avoir sorti cette « arbalète en bambou » avec « des flèches en bois » juste « pour impressionner » sa voisine. « On s’est tous un peu emballés », avait-il convenu devant les militaires. Mais sa voisine « fume », est « tout le temps bourrée » et « prend des champis » avait-il tenu à faire savoir aux militaires de la gendarmerie.

« J’AI MONTRE MON SEXE MAIS SANS ENVIE SEXUELLE »

Lors de leur procès ce vendredi 28 février 2025, Donovan XXX a commencé par expliquer que « madame a eu des propos plus ou moins injurieux » à son égard et qu’il a « bêtement répondu à cette provocation ». « J’ai montré mon sexe mais sans envie sexuelle », a tenu à préciser cet « ouvrier en production avicole » à l’attention des trois juges nantaises.

Mais « c’était des propos tout à fait orduriers et rabaissants… Vous lui parlez comme à une moins-que-rien », lui a rétorqué la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. L’habitant de Beaupréau-en-Mauges a donc dû admettre que ses propos n’étaient « pas du tout justifiés » et qu’il les « regrette ».

Son ami Stanislas XXX et son arbalète « made in chez vous » en ont aussi pris pour leur grade. « Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ??? Chez vous c’est le Far-West ou quoi ? », lui a lancé d’emblée la magistrate. « Plutôt que de sortir de chez vous avec une arbalète, vous ne pouvez pas appeler la police ? ». Mais la victime « était déjà venue dans mon garage un mois plus tôt, déjà défoncée, pour foutre la merde », s’st-il défendu. « Et en réalité, je n’ai tiré qu’une seule fléchette. » « Même une seule, c’est une de trop », l’a repris de volée la juge.

Elle et ses deux assesseures se sont ensuite attardées sur la personnalité des prévenus : Donovan XXX est « sûr et certain » de « ne pas avoir de problème avec l’alcool » puisque cela fait « quatre ans » qu’il a « arrêté » – même s’il boit « une petite bière après le travail mais sans abus » et qu’il a « dû se faire soigner il n’y a pas très longtemps ». S’il y a eu « un peu plus d’excès que d’habitude » le 8 septembre 2024, c’est juste parce qu’il était « content de retrouver » son ami Stanislas XXX ; depuis il a « recommencé » le « zéro alcool ».

« LE NOM SCIENTIFIQUE DE LONGS CURE-DENTS EN BOIS »

Le jeune de Beaupréau-en-Mauges – déjà condamné cinq fois, notamment pour conduite en état d’ivresse – a simplement admis que l’alcool était la source de ces nouveaux démêlés judiciaires, mais seulement « en partie » : c’est la victime qui l’a « provoqué ». « Je n’aurais pas dû rendre les coups, comme un débile… J’essaie de me réinsérer, mais c’est pas de bol », a-t-il conclu. Son ami Stanislas XXX avait lui déjà été condamné sept fois ; ce jeune de 22 ans, qui a perdu son dernier emploi au Mc Donald’s avant le terme de sa période d’essai, « va être papa ». Il « pense » donc que lui et la mère de l’enfant vont « vivre ensemble » au domicile de cette dernière et qu’il pourra quitter prochainement celui de ses parents.

L’avocate de la partie civile a pour sa part regretté que Donovan XXX n’ait pas été poursuivi pour « agression sexuelle » suite à son comportement « extrêmement masculiniste ». Les coups donnés par sa cliente étaient en tous cas justifiés, selon elle. « C’est comme cela qu’on riposte à une agression sexuelle : on ne sait pas jusqu’où monsieur aurait pu aller ce soir-là, peut-être aurait-il pu passer à l’acte », a imaginé Me Marianne Vitter. Pour cet « incroyable déchaînement de violence », elle avait donc demandé 6.000 € de dédommagements.

Pour la procureure de la République, ces faits « d’une extrême gravité » valaient douze mois de prison ferme pour Stanislas XXX, le « cow-boy » qui avait tiré avec son « arbalète artisanale ». Elle avait requis huit mois de prison ferme pour Donovan XXX, le jeune de Beaupréau-en-Mauges qui a « impulsé » cette altercation. Me Matthieu Créach, l’un des deux avocats de la défense, avait pour sa part sollicité l’indulgence des juges nantaises pour cette situation « grotesque ». « Les « pique-brochettes » qu’on évoque dans le dossier ne sont en réalité que le nom scientifique de longs cure-dents en bois », a-t-il relativisé. « Tout cela ne mérite pas de la détention, mais de l’aide. »

Stanislas XXX a finalement écopé de dix mois de prison ferme et quatre autres avec sursis probatoire pendant deux ans, comprenant une obligation de soins et de réaliser trois semaines de travail d’intérêt général (TIG) au profit d’une association ou d’une collectivité. Donovan XXX a lui été condamné à huit mois de prison ferme et six autres avec sursis probatoire. Le jugement a été frappé d’exécution provisoire, ce qui signifie qu’il s’applique dès à présent, même s’ils en faisaient appel. Sur le plan civil, les deux prévenus devront verser 2.500 € de dommages et intérêts à la jeune femme et 800 € à l’ami qui l’accompagnait./GF (

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