Economie

La crise a fait chuter la consommation électrique de 9% cet hiver

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Les hausses de prix et les économies d’énergies ont représenté environ les trois quarts de la baisse de consommation d’électricité française lors de l’hiver 2022-2023, soit environ -9% par rapport aux normales de saison, selon un bilan publié jeudi par RTE.

Une éolienne est vue devant une centrale nucléaire d’EDF à Cruas. /Photo prise le 27 novembre 2021/REUTERS/Eric Gaillard

La crise énergétique a entraîné une baisse de consommation de l’ordre de 20 térawatts-heure (TWh) tandis que les températures globalement douces ont contribué dans une moindre mesure à cette baisse (de l’ordre de 7 TWh), a précisé le gestionnaire des lignes à haute tension françaises dans un communiqué.

RTE et le gouvernement avaient appelé les Français à réduire leur consommation d’électricité cet hiver dans un contexte de crise énergétique européenne, sur fond de guerre en Ukraine, et de faible production des centrales nucléaires d’EDF en raison d’opérations de maintenance classiques et de problèmes de corrosion.

L’analyse de RTE montre que la disponibilité du parc nucléaire a été conforme à sa prévision centrale, que l’interconnexion des pays européens « a fonctionné de manière particulièrement fluide » avec des imports d’électricité qui ont pu atteindre 15 gigawatts (GW), que la consommation a diminué « de manière inédite » dès septembre et que l’hiver a été « relativement doux avec quelques périodes de froid marquées ».

Ces facteurs ont permis à la France de ne pas avoir à recourir au dispositif « Ecowatt rouge », conçu pour prévenir de coupures de courant inévitables en l’absence de baisses de consommation.

Selon RTE, sans une forte baisse de consommation d’électricité et sans les imports depuis ses voisins européens, la France aurait pu émettre jusqu’à 12 signaux « Ecowatt rouges » dans le pire des cas.

Toujours selon son analyse, le secteur industriel a vu sa consommation diminuer de manière stable depuis le début de l’hiver, indépendamment des variations météorologiques, tandis que l’évolution de la consommation dans le secteur tertiaire et surtout dans le résidentiel ont été « bien plus notables lors de semaines froides ».

RTE a également fait savoir jeudi que les dernières fissures détectées sur certains réacteurs du parc nucléaire français, qui contraignent EDF à revoir sa stratégie de contrôles et de réparations, ne modifiait pas fondamentalement ses prévisions pour l’hiver 2023-2024.

« Ce n’est pas du tout la même ampleur de nouvelle que celle (de) l’année dernière lorsqu’on a appris l’existence du défaut de corrosion sous contrainte », a déclaré lors d’une conférence de presse Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE.

« Pour l’hiver 2023-2024, on avait déjà des prévisions prudentes », a-t-il ajouté. « A date, je pense que ça ne change pas fondamentalement la vision qu’on a de l’hiver 2023-2024. »

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