Charente
Angoulême : quel avenir pour le projet d’incinérateur ?

Le projet d’incinérateur à Angoulême traverse une zone de turbulences. Porté par Calitom, le syndicat de gestion des déchets en Charente, il est aujourd’hui suspendu et son avenir semble incertain. Selon France Bleu, l’un des obstacles majeurs à sa réalisation est l’abandon du site initialement prévu, l’ancienne poudrerie SNPE. Cette décision intervient alors que l’entreprise Thiollet, qui devait consommer 45% de la chaleur produite, a fermé ses portes.
Un besoin indiscutable, mais un emplacement à déterminer
Mickaël Laville, président de Calitom, affirme que la nécessité d’une unité de valorisation énergétique n’est pas remise en cause. « Ce que je propose aujourd’hui, c’est de reprendre une étude très affinée, qui mêle à la fois réseau de chaleur urbain, réseau de chaleur industrielle et auto-consommation. On étudie toute la Charente et on regarde précisément où est le meilleur endroit pour implanter cette unité », déclare-t-il. L’objectif reste de lutter contre l’enfouissement des déchets, qui devrait augmenter de façon significative d’ici 2040.
Une opposition croissante pour raisons sanitaires
Si les promoteurs du projet insistent sur son aspect écologique et énergétique, les opposants, eux, mettent en avant les risques sanitaires. Christian Roy-Dumat, président du COCIP (Collectif des citoyens indignés par le projet), dénonce une justification avant tout économique et technique, qui passerait sous silence les problèmes de santé publique. « L’argumentaire selon lequel soit ce sont pour des raisons économiques, soit ce sont pour des raisons techniques que l’incinérateur est abandonné sur le site de la SNPE est déjà quelque chose qui nous choque énormément, puisque le véritable problème, ce sont les problématiques de santé publique que ça pouvait engendrer », insiste-t-il.
Des solutions alternatives envisagées
Face aux controverses, certaines alternatives sont mises en avant. Parmi elles, l’utilisation de sacs plastiques transparents, qui permettrait de réduire de 40% le volume des déchets. Cette solution pourrait-elle s’imposer comme une réponse durable ? Le débat reste ouvert, mais une chose est certaine : l’incinérateur d’Angoulême, tel qu’il était conçu, ne verra pas le jour sur le site initialement prévu.