Citoyenneté

Une manifestation contre le racisme et le fascisme à Angers et partout en France

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Archives/REUTERS/Stephanie Lecocq

Plus de cent manifestations contre le racisme sont organisées samedi en France, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Des centaines d’associations, ainsi que des syndicats, ont appelé à des rassemblements sur l’ensemble du territoire y compris à Angers (Maine-et-Loire) où une manifestation est prévue à 16H place du Ralliement.

« Partout dans le monde, l’extrême-droite défend un projet raciste et violent. Dans les sommets internationaux auxquels participe le Rassemblement National, comme dans les discours d’Elon Musk, les saluts nazis sont de retour alors qu’on les croyait disparus à jamais. », s’indigne Romain Geay et Séverine Picot pour LFI 49

« La situation est grave », a souligné la Ligue des droits de l’Homme dans un communiqué qui pointe une « augmentation alarmante » des « actes racistes ».

« On voit bien comment il y a aujourd’hui globalement une forme d’offensive réactionnaire contre les étrangers et leurs enfants, contre les musulmans, comment on voit la remontée des nombres d’actes racistes et antisémites », s’est aussi indigné le président de SOS Racisme Dominique Sopo samedi à la radio RMC.

Mais La France insoumise a relégué les autres au second plan.

D’abord en élargissant le mot d’ordre, début février, pour en faire « des manifestations contre le gouvernement Bayrou, l’extrême droite et ses idées ». Puis depuis dix jours, à cause d’un « visuel » présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive.

Une image générée par intelligence artificielle, pour laquelle les cadres Insoumis ont reconnu une « erreur », et qui a valu au parti une condamnation en référé vendredi pour « atteinte (au) droit à l’image » de l’animateur – décision dont LFI a aussitôt annoncé faire appel.

Mais là où le bât blesse, c’est dans la ressemblance troublante entre cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, et certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie. Raison qui avait d’ailleurs poussé LFI à retirer son visuel rapidement – mais pas assez pour éviter les répercussions.

Face aux accusations, qui ont semé le trouble jusque dans ses rangs, Jean-Luc Mélenchon a répliqué par l’invective, accablant les médias et dénonçant encore mercredi en meeting à Brest « le vice » de ses détracteurs qui « ont à la maison les collections d’affiches d’extrême droite que leur avaient laissées leurs grands-parents ».

« Nous, on n’a pas ces affiches, on n’est pas au courant, on sait pas », a affirmé le patriarche Insoumis au nom des siens.

  • Cortèges « entachés » –

Une « défense aberrante » de l’avis du patron du PS Olivier Faure, « catastrophé » car « personne n’ignore ce qu’est l’antisémitisme », à commencer par M. Mélenchon qui en « connaît parfaitement les codes (et) l’iconographie ».

Bien que les socialistes appellent également à y participer, les manifestations de samedi sont « malheureusement entachées » par cette affiche « indigne d’un grand mouvement de gauche », a-t-il ajouté jeudi sur franceinfo.

« C’est grave », « Jean-Luc Mélenchon ne me paraît pas à la hauteur du moment », a insisté samedi matin la députée de gauche Clémentine Autain sur la même antenne, quand sa collègue LFI Aurélie Trouvé a plaidé sur France 2 « une maladresse » et a appelé à « réussir cette marche ».

Déception partagée du côté des syndicats, en particulier par la numéro un de la CGT Sophie Binet qui a pareillement dénoncé des « affiches très choquantes avec en plus une dimension antisémite qui n’est pas acceptable ».

Pour bien se démarquer de LFI, elle a souligné vendredi sur RTL que « de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme (…) seront dans le carré de tête » avec les syndicats, qui ont « initié ces manifestations ».

Plus véhémente encore, la codéléguée de Solidaires Julie Ferrua a fustigé auprès de l’AFP la démarche des Insoumis qui « grillent la priorité » aux organisateurs et « s’accaparent la mobilisation ». Au point que son syndicat « s’est interrogé sur le fait de (s’en) retirer », a-t-elle confié.

Finalement, chacun défilera donc sans se mélanger, LFI le plus souvent en queue de cortège comme à Paris, où la délégation sera emmenée par leur cheffe de groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il sera présent à Marseille, au côté du coordinateur de son parti Manuel Bompard.

Au total, les autorités attendent 50.000 à 60.000 manifestants dans tout le pays, dont 10.000 à 20.000 dans la capitale, où l’on redoute des « dégradations » et la « recherche d’affrontements » avec la police, et où une source policière évoque la possible présence d’une centaine d’éléments radicaux.

Avec l’AFP

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