Social
Préavis de grève chez Irigo à Angers. Les syndicats montent au front

Ce vendredi 4 avril, le réseau de transport en commun Irigo connaîtra un mouvement de grève d’ampleur, à l’appel des organisations syndicales CFDT et UNSA. Après l’échec des négociations annuelles obligatoires avec la direction, les syndicats dénoncent une situation de blocage sur plusieurs revendications essentielles.
Un désaccord majeur sur la sécurité
Parmi les sujets de tension, la question de la sécurité des conducteurs est au cœur des revendications. Les chauffeurs souhaitent pouvoir utiliser librement la vitre anti-agression présente sur certains bus, alors que la direction conditionne son usage à une situation de danger avérée. Pour les syndicats, cette restriction est incompréhensible, surtout face à la hausse alarmante des agressions physiques, qui ont doublé en un an. « N’attendons pas d’être agressés pour nous protéger », alerte Thierry Paquereau, délégué syndical UNSA. « Nous demandons simplement le droit à la prévention, pas à la réaction tardive », ajoute-t-il.
Des négociations salariales sous tension
Autre point de crispation : l’augmentation des salaires. Alors qu’un compromis avait été esquissé, la direction a conditionné son acceptation à la modification d’un accord d’entreprise datant de 1986, selon les syndicats. Cet accord concerne les indemnités versées en cas de licenciement pour inaptitude prononcé par la médecine du travail. La direction souhaite revenir au simple cadre du Code du travail, une proposition inacceptable pour les syndicats, qui y voient une remise en cause des droits des salariés victimes de maladies ou d’accidents de la vie. « C’est du chantage pur et simple », dénonce Alexis Raveleau, délégué CFDT. « On nous propose une hausse des salaires en échange d’un recul sur la protection des salariés en difficulté, c’est inacceptable ».
Un appel à l’apaisement de la part des collectivités
Dans le cadre du futur contrat de délégation de service public, les syndicats ont été reçus le 21 mars par Christophe Béchu, président d’Angers Loire Métropole (ALM). Bien qu’il ait été informé des tensions, il n’a pas pris position, appelant simplement les parties à trouver un accord, tout en réaffirmant que la sécurité était une priorité, indiquent les syndicats. « Nous espérons que le dialogue reprendra rapidement pour éviter des perturbations prolongées », a-t-il déclaré.
Une mobilisation massive et inédite
Depuis l’arrivée de RATP Dev à la tête du réseau de transport angevin en 2019, jamais une mobilisation d’une telle ampleur n’avait été enregistrée. Plus de 350 salariés ont signé l’appel à la grève, preuve du malaise profond au sein de l’entreprise, selon les données rapportés par les syndicats.
Les délégués syndicaux Thierry Paquereau (UNSA) et Alexis Raveleau (CFDT) regrettent d’avoir été contraints à un tel bras de fer pour garantir la sécurité et les conditions de travail des salariés. « Nous espérons une reprise du dialogue avec la direction, dans l’intérêt de tous, usagers comme salariés », conclut Alexis Raveleau.