Sante
Santé mentale : ouverture précipitée de 20 lits au CESAME cet été, la CGT dénonce une gestion de crise improvisée

Face à une saturation croissante du secteur psychiatrique, l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Pays de la Loire a ordonné l’ouverture en urgence de 20 lits au sein du centre hospitalier CESAME dès le mois de juillet. Une décision qui suscite de vives critiques, notamment de la part de la CGT, qui y voit une réponse tardive et incohérente à une crise que l’ARS a elle-même contribué à aggraver.
Cette nouvelle unité, implantée sur le site de la 15 Ouest, accueillera dans un premier temps 10 patients dès le 10 juillet, avant d’atteindre sa pleine capacité de 20 lits. Elle est destinée à héberger des patients dits « au long cours », en attente d’une place dans une structure médico-sociale comme un EHPAD. Objectif affiché : désengorger les unités d’hospitalisation complète pour libérer des places en psychiatrie d’urgence, selon la CGT
Mais pour la CGT du CESAME, cette ouverture précipitée ne fait que souligner l’ampleur d’une crise structurelle. « L’ARS, qui s’inquiète aujourd’hui du manque de lits, est pourtant la même qui, ces dernières années, a imposé la fermeture de dizaines d’entre eux », dénonce le syndicat. « Il est paradoxal qu’elle semble aujourd’hui découvrir les délais d’attente pour une hospitalisation. »
La centrale syndicale pointe également les risques d’une mise en place en pleine période estivale, traditionnellement marquée par un manque de personnel. La direction du CESAME prévoit de constituer une nouvelle équipe composée majoritairement d’aides-soignants, sans recourir à des redéploiements contraints. Des recrutements qui s’annoncent complexes à finaliser dans un calendrier aussi resserré. Côté médical, le dispositif s’appuierait sur la présence de médecins généralistes, épaulés par un psychiatre.
Le financement, évalué à 1,5 million d’euros par an, serait entièrement assumé par le budget du CESAME, pour une durée de deux ans. Une charge supplémentaire pour un établissement déjà fragilisé par des années de restrictions budgétaires.
La CGT rappelle aussi les précédents douloureux de ce type de décisions prises dans l’urgence, notamment l’ouverture chaotique de l’UTL (Unité de transition longue), qui reste dans les mémoires comme un exemple d’improvisation coûteuse. « Ce nouvel épisode est le symptôme d’une psychiatrie publique laissée à l’abandon », conclut le syndicat, qui a demandé un rendez-vous avec l’ARS afin d’exiger des garanties pour les patients et les personnels.