Economie
Michelin confirme ses objectifs malgré les vents contraires
PARIS (Reuters) – Michelin a fait état mardi de ventes supérieures aux attentes au premier trimestre et confirmé ses objectifs annuels, ses hausses de prix lui ayant permis de compenser les tensions inflationnistes exacerbées par le conflit en Ukraine et la résurgence du COVID-19 en Chine.
Le pneumaticien a réalisé sur les trois premiers mois de l’année des ventes de 6,481 milliards d’euros (+19%), la marge de manoeuvre que lui donne toujours son positionnement tarifaire plus premium et des effets de changes positifs ayant éclipsé l’impact de volumes quasi atones sur la période.
Le consensus des analystes fourni par la société donnait un chiffre d’affaires de 6,34 milliards d’euros.
« En 2022, dans un contexte très incertain, les marchés devraient afficher une légère croissance », a ajouté Michelin dans un communiqué, tout en précisant que cette croissance se situerait « dans la partie basse des fourchettes initialement prévues. »
Sur le seul mois de mars, la demande en pneus première monte – qui équipent les véhicules neufs à leur sortie d’usine – a chuté de 14%, dans un contexte déjà affecté par la pénurie de composants électroniques qui freine la production des véhicules.
Malgré les incertitudes, le groupe clermontois a maintenu son objectif annuel d’un résultat opérationnel des secteurs supérieur à 3,2 milliards d’euros à parités constantes et celui d’un cash-flow libre structurel supérieur à 1,2 milliard, « hors intensification des effets systémiques ».
Au cours d’une téléconférence avec les analystes, le directeur financier, Yves Chapot, a précisé qu’il restait confiant pour 2022 malgré un impact négatif de l’inflation supérieur d’un milliard d’euros à ce qui était prévu avant le début de la guerre en Ukraine fin février.
Le conflit a provoqué d’importantes perturbations dans les approvisionnements en provenance de Russie, grand fournisseur de produits dérivés du pétrole, comme le noir de carbone. Yves Chapot a ajouté que les sources alternatives d’approvisionnement devraient permettre à Michelin de ne plus être du tout dépendant des livraisons russes à compter du début ou de la mi-juin.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)