Maine-et-Loire
Le CHU d’Angers et le Pr Jérôme Boursier en première ligne pour révolutionner le traitement des maladies du foie

Une avancée prometteuse pour les patients atteints de MASH grâce à une collaboration entre le CHU d’Angers et la biotech Inventiva.
C’est une petite révolution qui s’amorce dans le monde discret mais essentiel des maladies du foie. Une équipe de chercheurs, dont le professeur Jérôme Boursier du CHU d’Angers, vient de signer une publication remarquée dans la prestigieuse revue Clinical Gastroenterology and Hepatology. Au cœur de l’étude : une série de nouveaux biomarqueurs capables de prédire, avec une fiabilité impressionnante, l’efficacité du traitement par lanifibranor chez les patients atteints de MASH, une forme avancée de la stéatose hépatique.
Mais d’abord, un mot sur la MASH. Cette maladie, dont le nom scientifique peut donner des sueurs froides (stéatohépatite métabolique), est une inflammation du foie liée à l’accumulation de graisse, souvent silencieuse mais pouvant évoluer vers la cirrhose ou un cancer hépatique. Le traitement, jusqu’à aujourd’hui, restait complexe, faute de bons outils pour savoir si un médicament allait vraiment fonctionner.
C’est là qu’intervient le lanifibranor, un candidat-médicament développé par Inventiva, et surtout les fameuses « signatures de biomarqueurs » mises au point pour prédire qui y répondra le mieux.
« Notre collaboration avec Inventiva a été déterminante pour répondre au besoin critique de biomarqueurs non invasifs fiables dans la MASH », explique le Pr Jérôme Boursier, chef du service d’Hépato-gastro-entérologie au CHU d’Angers. « Les signatures identifiées dans nos analyses ont montré de meilleures performances que les scores actuellement disponibles pour prédire la réponse au lanifibranor. »
Concrètement, ces biomarqueurs sont comme des indicateurs présents dans le sang, capables d’annoncer à l’avance si un patient verra une amélioration de son foie sous traitement. Trois types de réponses ont été ciblés dans l’étude : la disparition des lésions avec amélioration de la fibrose, la disparition des lésions seule, et l’amélioration de la fibrose seule. Pour chaque scénario, un cocktail de marqueurs a été défini, combinant des données sur l’inflammation, le métabolisme ou encore la dégradation cellulaire.
Et les résultats sont bluffants : les scores développés affichent des taux de prédiction très élevés (AUROC supérieur à 0,80), ce qui signifie une précision rarement atteinte dans ce domaine.
« Nous sommes optimistes quant au développement de scores de biomarqueurs composites robustes qui pourraient prédire la réponse au traitement et donc l’identification des patients les plus susceptibles de répondre », souligne le Pr Boursier, enthousiaste à l’idée de faire de cette innovation une future norme en médecine de précision.
Si les essais se poursuivent avec succès, ces signatures pourraient changer la vie de milliers de patients, en permettant d’éviter des traitements inutiles, des biopsies invasives, et en ciblant les bonnes personnes au bon moment.
Une fois de plus, le CHU d’Angers et le Pr Boursier confirment leur rôle moteur dans la lutte contre les maladies hépatiques. Une bonne nouvelle pour les patients, et pour toute la communauté médicale.