Equitation

Accusé d’avoir « séquestré » les chevaux de son ex-femme, un ancien jockey du Maine-et-Loire refuse d’être banni du monde hippique

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Le patron d’une écurie accusé d’avoir « séquestré » les chevaux de son ex-femme aux Rairies (Maine-et-Loire), près de Durtal, a demandé ce vendredi 12 mai 2023 à la juge des référés du tribunal administratif de Nantes de suspendre son bannissement du monde des courses par le Service central des courses et jeux (SCCJ) du ministère de l’Intérieur.

Nicolas XXX bénéficiait en effet d’un « agrément » ministériel comme bailleur depuis 2015, d’un agrément comme « associé » depuis 2018 et enfin d’un agrément comme « propriétaire » depuis 2019. Mais « bien mal lui en a pris » de demander un quatrième agrément, en novembre 2022, comme « entraîneur public », a relaté ce vendredi son avocate : l’administration a en effet sollicité le retrait des trois précédents, en raison des doutes qu’elle avait sur la bonne « moralité » du requérant.

Cet « ancien jockey » est en fait actuellement « en pleine procédure de divorce éminemment conflictuel » avec son épouse et il lui est reproché d’avoir « séquestré » des chevaux ; ils ont ainsi été « empêchés de courir », selon France Galop. « Ils exerçaient tous les deux en commun, il est difficile de dire quel cheval appartient à qui », a tenté d’expliquer Me Florence Gaudillière.

« Il a dû dire des mots un peu verts à madame, et elle en a eus de son côté qui n’étaient guère plus élégants », a encore imaginé l’avocate parisienne.

UNE SITUATION PERSONNELLE « PROPREMENT DRAMATIQUE »

Et si l’Etat reproche aujourd’hui à son client d’avoir été condamné en 2004 pour « fausse monnaie », « en réalité » il a « juste dû payer une amende de 200 € » au Trésor public après avoir « sorti un faux billet de sa poche« , a relativisé ce vendredi l’avocate de l’habitant des Rairies. « On fait aussi grand’cas d’une affaire de violences qui remonte à 2014, mais l’administration en avait déjà parfaitement connaissance quand elle a délivré le premier agrément en 2015… et elle a été classée sans suites. »

En attendant, la situation de son client est « proprement dramatique » : il « gagne péniblement 1.000 € par mois » avec son activité d’entraîneur est « très récente » et « extrêmement modeste ». Ses autres casquettes de « bailleur » et de « propriétaire » de chevaux sont donc « essentielles à sa survie », alors qu’il doit verser 200 € chaque mois pour chacun de ses deux enfants.

« Je vous laisse un peu imaginer le reste-à-vivre », a-t-elle dit à la juge des référés du tribunal administratif de Nantes pour lui démontrer « l’urgence » à geler les effets de la décision du Service central des courses et jeux. Nicolas XXX est d’ailleurs aujourd’hui « dans un état de dépression terrible », à tel point qu’il n’a « pas été capable de venir » au tribunal administratif.

Le ministère de l’Intérieur n’était ni présent ni représenté par un avocat à l’audience, mais France Galop s’est chargé de défendre sa cause.

UNE « ATTEINTE AU BIEN-ÊTRE » DES CHEVAUX

« Cette décision n’est pas liée à un contexte privé, mais bien au monde des courses hippiques : même si monsieur ne fait que du pré-entraînement de jeunes chevaux, qui ne peuvent donc pas participer à des courses, son ex-épouse est elle titulaire d’autorisations par France Galop », a souligné son avocate. « Ils évoluent tous les deux dans le même milieu. »

Me Romane Carron de la Carrière a aussi rappelé à la juge des référés nantaise que Nicolas XXX était connu pour des « infractions routières« , des « violences conjugales », des « injures publiques » ou encore « des problèmes avec l’Urssaf ». « Les courses hippiques sont le support de paris, on se doit donc d’avoir une certaine exigence en termes de moralité », a-t-elle dit.

Or dans ce dossier « l’ampleur » et « la gravité » des faits reprochés à l’ancien jockey ont poussé l’administration à lui retirer l’ensemble de ses agréments car son comportement a été « exposé à tous sur des hippodromes » et il a porté « atteinte au bien-être des chevaux » en les « séquestrant », a-t-elle répété.

Le requérant peut d’ailleurs très bien continuer ses activités de « gardiennage » et de « pension pour chevaux », a souligné Me Romane Carron de la Carrière, pour relativiser « l’urgence » invoquée par l’intéressé à suspendre la décision administrative.

Cet ancien « cavalier d’entraînement » au demeurant « très compétent » peut aussi reprendre cette activité, a-t-elle fait observer. Et, sur le fond du dossier, la juge n’a « pas de doute » à savoir sur la légalité de la décision du SCCJ, a-t-elle insisté. « France Galop dispose aussi d’un pouvoir de sanction ; s’il y avait eu matière à le faire, croyez-moi qu’ils en auraient fait usage », a répliqué en guise de conclusion l’avocate de Nicolas XXX. La juge des référés du tribunal administratif de antes, qui a mis sa décision en délibéré, a promis de rendre son ordonnance « dans les meilleurs délais »./GF (PressPepper)

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