Maine-et-Loire

Le congé menstruel : cette nouvelle mesure réfléchis par l’université d’Angers

Publié

le

Image d’Illustration

Le congé menstruel, une mesure pionnière en France, a été mis en place à l’Université d’Angers en octobre 2023. Défendu par Adrien Maslet, vice-président des étudiants, ce dispositif permet à toutes les étudiantes de bénéficier de 10 jours de congés menstruels par an.

Selon France 3, la mise en place de ce congé a été votée à l’unanimité en juillet 2023. Adrien Maslet, étudiant en Master 1 finances, a travaillé en étroite collaboration avec la vice-présidente en charge de la vie universitaire et la directrice du service de santé universitaire pour concrétiser cette initiative. « Cette mesure a été prise car elle fait suite à plusieurs problématiques au sein de notre territoire, » explique Maslet. Il souligne notamment la difficulté pour les étudiants de trouver un médecin en raison du désert médical.

Un Soutien pour les Étudiantes

Les étudiantes peuvent désormais bénéficier d’un jour d’absence par mois, ou de 10 jours sur l’ensemble de l’année scolaire, pour gérer les douleurs menstruelles. « Une personne qui ne se sent vraiment pas bien à cause de ses menstruations peut rester chez elle et éviter toutes les souffrances liées au déplacement, » ajoute Adrien Maslet. Cette mesure vise non seulement à offrir un repos immédiat, mais aussi à accompagner les étudiantes vers des soins adaptés.

S’inspirer du Modèle Espagnol

Ce congé menstruel s’inspire du modèle espagnol, où une mesure similaire a été instaurée en février 2023. Adrien Maslet a également été touché par le témoignage d’une étudiante chinoise : « Elle m’a dit, j’ai des problèmes liés à mes menstruations, il est fort probable que dans l’année, je doive m’absenter. Cette étudiante était chinoise, ça nous a surpris la manière dont elle nous l’a présenté. Chez nous, c’est quasiment impensable, on a toujours une forme de tabou liée aux menstruations. »

Premiers Retours Positifs

Les retours des étudiantes ne se sont pas fait attendre. « On m’a dit merci, c’est quelque chose qu’on attendait, c’est une mesure qui nous aide énormément au sein de notre cursus, » rapporte Maslet. Cette initiative est perçue comme un grand soulagement pour celles qui souffrent de douleurs menstruelles.

Adrien Maslet espère que cette sensibilisation aux douleurs menstruelles contribuera à un changement positif dans la société. « Plus tard, chacun des étudiants de l’université fera partie de la société civile et donc pourra inspirer par la suite les entreprises, l’administration, tous les corps de la société, » affirme-t-il.

Réticences et Pédagogie

Malgré les avantages évidents, la mesure rencontre quelques réticences. Maslet reste convaincu que « en faisant de la pédagogie, en donnant les chiffres pour ceux qui en ont réellement besoin, on peut expliquer à n’importe qui l’intérêt de ce genre de mesure. Il ne faut pas se dire que c’est quelque chose qui va être utilisé à outrance pour pouvoir tricher. Ça pénalise tout autant l’étudiante qui prend un congé. Une journée qu’on ne prend pas, c’est comme au travail, c’est une journée qu’on doit rattraper. »