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Marine Tondelier, chef de file des Ecologistes, en déplacement à Angers

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Romain Laveau et Marine Tondelier, en réunion publique en plein air au jardin François Mitterand. Angers Info

La secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, s’est rendue ce mercredi 21 mai à Angers pour une réunion publique en plein air. Elle a échangé sur les inquiétudes et préoccupations des angevins, aux côtés de Romain Laveau, engagé pour une politique de gauche écologiste, sous la forme de questions-réponses.

Une élue nationale engagée

Marine Tondelier, la tête de liste engagée pour l’écologie, s’est présentée plusieurs fois contre Marine Le Pen aux élections législatives du Pas-de-Calais, où elle s’est fait connaître. Devenue secrétaire nationale du parti Europe Ecologie Les Verts, en décembre 2022, qu’elle a renommé les Ecologistes, elle milite activement pour une France plus verte et moins controversée. En déplacement à Angers, ce mercredi 21 mai, elle s’est livrée à un jeu de questions réponses, une « réunion inversée », avec des militants et des passants spécialement venus pour la soutenir. Une vingtaine de questions ont été posées auxquelles Marine Tondelier a eu le plaisir d’y répondre. Encourageant notamment les femmes à en poser.

Une politique municipale « infondée »

L’élue a donc pris la parole en compagnie de Romain Laveau, co-animateur du groupe Angers-Agglo des Écologistes et candidat aux municipales d’Angers, après une arrivée en musique. Dans un premier temps, elle a pris le temps d’écouter les nombreuses questions des visiteurs avant d’y répondre le plus précisément possible. Elle a notamment mis le point sur la politique de la ville qu’elle juge « infondée », de par son maire Christophe Béchu, élu de centre droit, dans une ville qu’elle dit « qui n’a rien à faire à droite ». La secrétaire nationale se dit enthousiaste à l’arrivée de la gauche au pouvoir à Angers : « La gauche a toutes ses chances dans une ville telle qu’Angers ». D’autre part, elle ne se dit pas forcément de gauche, mais juste écologiste.

« L’écologie qui tend la main »

Habitante d’une commune dirigée par le Rassemblement National, Hénin-Beaumont, elle se dit très touchée par la montée d’une « vague verte » dans les municipalités du territoire français. « L’écologie change la ville et change la vie de millions de Français. » Marine Tondelier prône l’écologie « qui tend la main », évoquant des communes avec des cantines bio et locales, organisées par des employés municipaux en maraîchage pour produire sur place, ou des mobilités douces accessibles. « Une ville écolo, c’est une manière de vivre et de faire », notamment avec la protection de la biodiversité en ville qui, pour elle, est primordiale.

La protection de l’Enfance est également un projet qui lui tient à cœur, citant l’affaire Betharram comme « l’arbre cachant la forêt de la protection de l’enfance, c’est un miroir tendu à la société entière ». Elle souhaiterait augmenter le budget de l’aide sociale à l’Enfance, qu’elle juge oublié par le gouvernement français actuel, réduire le taux de prostitution dès le plus jeune âge et voir plus d’enfants jouer dehors dans les rues. « Les écologistes ne s’en fichent pas de l’Enfance », explique-t-elle.

La sécurité au cœur du programme

La police de proximité est également un projet pour le parti. « Ce n’est pas juste aux maires de s’occuper de la sécurité, mais c’est à l’État de le faire. » « La sécurité ce n’est pas que la police », s’inquiétant des conditions de travail des agents de police qui ne sont pas en mesure de traiter toutes leurs demandes. « Les écologistes ne se fichent pas de la sécurité. » Le problème ne vient pas que des agressions en pleine rue, « comme l’expliquent de grands journaux qui ne font que vous faire peur ». Selon elle, il vient surtout de ce qu’il y a dans les assiettes, dans les verres et dans l’air. « Vous êtes plus en risque par ce que vous mangez, vous buvez et respirez que par des gens déséquilibrés qui viennent vous abattre en pleine rue », explique-t-elle avec conviction. « On ne traite pas qu’un pont de la sécurité, on traite tout, notamment votre environnement, qui fait partie de votre sécurité ».

Une coupe des subventions qui ne passe pas

Marine Tondelier se dit scandalisée par les coupures de subventions écologistes : la coupe de la prime à la reconversion pour acheter des voitures plus neutres en CO₂ ou même la fin de « Ma Prime Rénov ». « Je pense qu’il faut se rendre compte que le budget de l’écologie, c’est de l’argent qui revient dans vos poches et l’Etat vous l’enlève. » « C’est un treizième mois écologiste. »

Elle estime que l’argent finançant les forces armées est bien trop supérieur aux aides subventionnant l’écologie en France. « Pour avoir la paix, tu dois avoir l’écologie. »

« La ruralité est un défi permanent »

Mettre au cœur les ruralités des préoccupations militantes est un projet phare du programme des Écologistes. Selon elle, il manque de moyens aux petites communes pour s’émanciper : « Elles sont laissées à l’abandon. » Citant notamment certaines communes où le bar associatif du village fait office également de poste et de mairie. « La ruralité, c’est dur, on se sent loin de tout », blâmant le président Emmanuel Macron d’avoir supprimé les services publics. Elle pense que la politique doit s’adapter au territoire. Dans ce cadre-là, elle propose « la primaire des territoires », où chaque candidat sera obligé de s’adresser à tous les territoires. Notamment dans les territoires côtiers où les prix des logements explosent.

Un système à l’allemande

Le système idéal et promu par Les Écologistes est la proportionnelle, selon Marine Tondelier. « Le système à l’allemande » correspond à agrandir les circonscriptions avec la moitié des députés élus aux sionistes nationales. Les citoyens peuvent voter pour un élu à l’uninominale, puis, si un parti ne fait que sept pourcents dans chaque circonscription, il a une compensation sur la liste nationale afin d’avoir sept pourcents à l’assemblée pour être entendu et garder le lien au territoire. Elle dénonce une proportionnelle actuelle très « injuste » et « inéquitable » par rapport à certains départements.

« L’écologie, c’est l’infini »

« L’écologie est un espoir, c’est une forme de résilience », selon la secrétaire nationale. Pour Marine Tondelier, l’écologie est bien plus qu’un projet politique, c’est une vision globale, capable de transformer la société en profondeur. À condition d’une prise de conscience collective. Selon elle, plus l’on tarde à agir, plus on s’enfonce vers un avenir tragique fait de catastrophes climatiques, d’inégalités croissantes et d’un appauvrissement général de nos territoires. Mais à l’inverse, si la société s’unit autour de l’écologie, les solutions existent : une ville peut devenir plus vivable, une campagne mieux connectée, une économie plus équitable, une biodiversité en hausse. Il ne s’agit pas seulement de planter des arbres ou de favoriser le vélo, mais de repenser notre manière d’habiter, de consommer, de vivre ensemble. « L’écologie, c’est l’infini », lance-t-elle.

« Le début de l’histoire s’écrit ici, avec vous, à Angers »

Marine Tondelier conclut son intervention en saluant la beauté d’Angers, une ville qu’elle juge pleine de potentiel pour devenir exemplaire en matière d’écologie. « C’est une belle ville, elle peut avancer, elle peut facilement devenir écolo », assure-t-elle. La cheffe de file des Écologistes insiste sur le fait qu’elle ne se définit ni comme de gauche ni comme de droite. « Ma ligne politique, c’est l’écologie », affirme-t-elle avec fermeté. Une écologie qui, selon elle, doit s’opposer à toutes les formes de repli identitaire et d’autoritarisme. « Je ne me définis pas. Je fais juste tout pour battre les fascistes. »

En clôture de cette réunion publique, elle annonce un rendez-vous important : le 2 juillet prochain, une réunion nationale aura lieu pour organiser une primaire des Écologistes à l’échelle du pays. Une étape cruciale vers une union des forces pour les élections à venir. « Le début de l’histoire s’écrit ici, avec vous, à Angers », s’écrit-elle, déterminée à faire basculer les villes de droite vers un avenir écologiste, démocratique et solidaire.

Simon Apokourastos

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