Justice
Le jeune d’Ingrandes qui s’était masturbé sous les yeux d’une lycéenne échappe à la prison ferme

Un maçon d’Ingrandes-le-Fresne-sur-Loire (Maine-et-Loire) actuellement en arrêt-maladie a été condamné ce lundi 26 mai 2025 par le tribunal correctionnel de Nantes pour « exhibition sexuelle » pour s’être masturbé en pleine rue sous les yeux d’une lycéenne à Ancenis-Saint-Géréon (Loire-Atlantique).
Les gendarmes avaient en fait été appelés par la mère de L. XXX, âgée de 17 ans : le 19 septembre 2024, peu avant 9h, cette adolescente qui se rendait au collège-lycée Saint-Joseph avait vu un inconnu faire « un geste dans son short » dans un arrêt de bus voisin du sien. N. XXX avait alors « penché la tête en la regardant et en souriant », avait-elle raconté à une surveillante puis à la direction de l’établissement. Elle s’était confiée à elles sur les conseils de sa sœur, qu’elle avait immédiatement appelé.
L XXX avait aussi « fait une vidéo » avec son téléphone portable et avait décrit un individu aisément reconnaissable avec son « short fluo » et son « T-shirt vert », a-t-il été rapporté ce lundi 26 mai 2025 au tribunal correctionnel de Nantes. Or un homme habillé de cette façon avait été vu « en train de sortir d’un véhicule », a relaté le président du tribunal.
Ce père d’une fillette de 4 ans avait immédiatement reconnu les faits : il avait « remarqué » L.XXX « en se garant sur le parking ». « Je l’ai cherchée du regard, et elle est partie quand je l’ai capté… J’ai fait ça pour le risque d’être d’être vu, c’est la seule raison », ne s’était pas caché cet homme « conscient » de commettre une infraction même s’il n’en est « pas fier ». L’examen de son téléphone portable n’avait pas révélé de photos pédo-pornographiques mais simplement celles de « deux sexes en érection », a relevé le président du tribunal.
Cet homme âgé de 30 ans – qui a déjà été amené à purger une peine de prison ferme à l’aide d’un bracelet électronique – a par ailleurs assuré « ne pas se souvenir » s’il avait fumé ce jour-là du cannabis. Le psychiatre qui l’avait examiné s’était montré rassurant à propos de cet acte « ponctuel » et « isolé » : il n’y a « pas de passage à l’acte hétéro-agressif » chez ce jeune homme, selon lui. Le président du tribunal trouve néanmoins que, d’un point de vue judiciaire, ces faits sont « répétés » : ses deux premières condamnations datent de 2015 et 2016.
« C’est la quatrième fois qu’il comparaît pour exhibition sexuelle », a confirmé le procureur de la République. N. XXX était ainsi en récidive légale : il avait déjà été condamné pour de tels faits par le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire) le 20 juillet 2020. Dans ces conditions, le procureur de la République avait requis six mois de prison ferme, un suivi socio-judiciaire, une obligation de travail, une injonction de soins pendant trois ans et une interdiction de contacts avec des mineurs à proximité d’établissements scolaires.
L’avocate de la défense a dit elle faire face à « une énigme » : elle a « dû courir après » ce jeune « correct » et « agréable » pour préparer son procès. Elle avait donc sollicité la clémence du tribunal pour ces faits « reconnus » et « regrettés » par ce client « plein de honte ». Le juge a finalement prononcé trois ans de suivi socio-judiciaire, avec une injonction des soins ; sans cela, il s’exposerait à « un maximum » de six mois de prison ferme. Il n’a pas été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Sur le plan civil, ce « célibataire » qui se dit « sans ressources » devra payer 1.000 € de dommages et intérêts et 800 € de frais de justice à la lycéenne. Elle et sa mère étaient présentes à l’audience./GF