Justice
Condamnations aggravées pour deux habitants du Maine-et-Loire impliqués dans l’importation de 2,4 tonnes de cannabis

La cour d’appel de Rennes a aggravé, ce vendredi 23 mai 2025, les condamnations qui avaient été infligées à deux des quatre prévenus qui avaient été rejugés pour avoir participé à un trafic de stupéfiants d’ampleur à Cholet (Maine-et-Loire).
Quatre hommes de Mazières-en-Mauges, Cholet, Chemillé-en-Anjou et Talmont-Saint-Hilaire avaient en effet déjà comparu aux côtés de douze autres devant la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes pour avoir participé à l’importation XXL de 2,4 tonnes de cannabis entre 2020 et 2022, depuis le Maroc, via « la route ».
L’enquête à leur encontre avait démarré par le démantèlement de la messagerie canadienne SkyECC, surnommée « la messagerie du crime », dont les serveurs étaient en fait situés à Roubaix (Nord) : pendant un an, jusqu’en décembre 2020, les enquêteurs de Lille avaient pu « intercepter » le trafic réseau de ce serveur.
L’exploitation des données – dont des conditions finalement validées en janvier 2025 par la Cour de cassation, au grand dam d’un des prévenus rejugé la cour d’appel de Rennes – avait permis d’ouvrir des milliers d’enquêtes de police et de gendarmerie en France, en Belgique et aux Pays-Bas, comme pour ce trafic de cannabis de grande ampleur dans la région choletaise. Les prévenus de cette affaire – qui se sont majoritairement connus à Cholet, d’où la plupart sont originaires – sont pour l’essentiel insérés socialement et pères de familles.
Pour rappel, dans l’attente du réexamen de l’affaire, la cour d’appel de Rennes en avait remis deux en liberté, il y a quelques semaines. Seul Frédéric XXX – dont la maison en travaux avait servi de « lieu de stockage » à Mazières-en-Mauges et qui soupçonné d’avoir été le « bras droit » du commanditaire « en fuite au Maroc » – avait été maintenu en détention. Ce vendredi 23 mai 2025, la cour d’appel de Rennes a donc en tous points confirmé sa condamnation à huit ans de prison.
UN POURVOI EN CASSATION FORME
La cour d’appel a également confirmé les quatre ans qui avaient été infligés à un habitant de Talmont-Saint-Hilaire soupçonné d’avoir été le « semi-grossiste » de Frédéric XXX sur la Vendée. Il a donc été condamné à quatre ans de prison ferme et devra se présenter « dans un délai d’un mois » devant le procureur de la République pour « fixer la date de son incarcération ».
En revanche, et contrairement aux réquisitions du parquet général qui avait préconisé de « confirmer » l’ensemble des condamnations, la cour d’appel a rajouté un an de prison à un père de famille de Chemillé-en-Anjou – qui avait dans un premier temps écopé de cinq ans de prison et avait été remis en liberté dans l’attente du délibéré de ce second procès.
Ce responsable de supermarché avait admis avoir fait « le mauvais choix » : s’il a reconnu avoir utilisé SkyECC, il réfutait toutefois avoir « importé » les stupéfiants. Sa maison avait été confisquée par la justice en première instance et il avait été réincarcéré dans la foulée du jugement de première instance, avant sa remise en liberté. Ce vendredi 23 mai 2025, la cour d’appel de Rennes a donc délivré « un mandat d’arrêt » à son encontre.
Enfin, le doyen des prévenus, âgé de 43 ans et qui avait dans un premier temps écopé d’une peine d’un an avec sursis, avait lui aussi fait appel pour espérer ne pas avoir à s’acquitter d’une amende douanière de 7,5 millions d’euros… Mais la cour a considéré qu’il devait être condamné à neuf mois de prison ferme et neuf autres avec sursis. Il devra donc purger sa condamnation sous la forme d’une Détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE) et s’acquitter de l’amende douanière, comme ses quatre co-prévenus.
Ce lundi 26 mai 2025, Me Fabian Lahaie, avocat du père de famille de Chemillé-en-Anjou, a d’ores et déjà fait savoir à PressPepper qu’il formait un pourvoi devant la Cour de cassation contre cet arrêt./CB