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Angers s’adapte avant les sécheresses de l’été

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Différentes palettes de végétales, moins consommatrices en eau, sont à l’étude pour les deux nouvelles lignes de tramway.

Après l’été dernier, particulièrement sec, la Ville d’Angers a décidé d’anticiper celui qui approche en adaptant sa consommation d’eau en fonction du niveau de sécheresse.

Après un été 2022 marqué par des périodes de forte sécheresse, la Ville d’Angers craint une situation semblable, voire pire, pour l’été en approche. Le débit de la Loire, principale source d’eau potable d’Angers Loire Métropole, est deux fois inférieur à son niveau normal, alors même que l’été n’a pas encore commencé.

Face aux sécheresses devenues monnaie courante, Angers adapte sa consommation d’eau mais surtout anticipe la situation.  » L’été 2022 a fait prendre conscience à chacun du caractère fragile et précieux de la ressource en eau » confie Jean-Marc Verchère, le maire de la ville. Une cellule de résilience a été créée depuis plusieurs semaines pour se préparer au mieux aux sécheresses de l’été, dont on ne connaît ni la date, ni l’intensité. Elle permet de relayer les informations et harmoniser les pratiques en termes de consommation d’eau avec les communes voisines d’Angers. « Toutes les semaines, on envoie l’état de nos ressources en eau aux communes » explique Jean-Paul Pavillon vice-président d’Angers Loire Métropole en charge du cycle de l’eau. Angers se prépare donc à tous les scénarios, pouvant ainsi économiser jusqu’à 90% de sa consommation d’eau en cas de niveau de « crise ».

RÉDUIRE LES CONSOMMATIONS D’EAU

La ville d’Angers va réduire ses consommations de 50 à 90% selon les niveaux d’alerte, cela va concerner non seulement les espaces paysagers mais aussi le tramway, les terrains de sport et la propreté publique.

« Au plus fort de la sécheresse, on économisera 85 % de notre consommation d’eau pour les espaces paysagers , soit une réduction de 5 000 m³ à 800 m³ d’eau par semaine », explique Hélène Cruypenninck, adjointe à l’environnement et à la nature de la ville.

La ville repense son territoire pour s’adapter à plus long terme à ces épisodes de sécheresses. Le parvis de la mairie en est un exemple : des plantes vivaces et des arbustes adaptés à un climat plus chaud ont remplacés les fleurissements annuels, très consommateurs en eau. La ville a équipé 200 arbres d’un tensiomètre permettant un arrosage goutte à goutte au besoin. « L’objectif à long terme est d’économiser 30% d’eau pour les espaces paysagers et sportifs grâce à l’arrosage intelligent » rapporte Hélène Cruypenninck.

Le gazon du tramway représente 11 hectares à arroser soit plus d’1/5 des espaces verts angevins. « En cas d’alerte sécheresse, l’arrosage de ces pelouses sera stoppé » précise Hélène Cruypenninck. Au deux terminus de la ligne A du tramway, des expérimentations sont menées pour tester des gazons qui consomment moins d’eau.

Les espaces sportifs vont aussi devoir s’adapter aux sécheresses, optant pour un gazon synthétiques ou des gammes de gazons moins consommatrices d’eau. Dès le stade vigilance, l’arrosage de ces terrains passera de 2 500 m3 à 300 m3. De même pour les piscines, les vidanges seront moins courantes et se feront hors période de restrictions.

DES AMÉNAGEMENTS STRUCTURES AUTOUR D’ESPACES VERTS

Dans la commune de Verrières-en-Anjou, 25% des espaces du quartier du Chêne Vert sont verts. La ville a souhaité conservé ce véritable poumon vert et créer un « cœur de ville » en plein air. Le quartier du Chêne Vert a été conçu en valorisant une trame verte : chemin creux, arbres remarquables, …. associés à une trame bleue de bassins de rétention d’eau permettant de rafraichir l’air en été. Avec ce choix d’aménagement, la biodiversité s’est fortement développée faisant passer de 27 à 35 le nombre d’espèces d’oiseaux et de 225 à 64 celui d’espèces végétales.