Angers

Luc Belot : « je fais parti des députés de la majorité qui n’ont pas le droit à l’erreur »

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Luc Belot, Marc Goua et Serge Bardy

Dans la première circonscription d’Angers aussi ce fût serré. Luc Belot s’impose avec un petit peu plus de quatre points d’avance sur son adversaire UMP, Paul Jeanneteau. Réaction du nouveau député.

Quelle est votre première impression ?

Luc Belot : « D’abord, vous dire que je suis particulièrement ému et fier de cette élection. C’est à la fois un honneur et un formidable encouragement. Je mesure la responsabilité qui est la mienne aujourd’hui à la fois sur le territoire et les enjeux nationaux. Le changement est important, mais le travail va l’être bien plus. Je tiens à remercier tous les électeurs qui nous ont fait confiance. Ensuite dire que je serais le député de toute la circonscription. Saluer mon adversaire Paul Jeanneteau. Et dire à chacun que je serais là pour travailler au service de tous sans vision partisane pour l’ensemble des 30 communes, pour l’ensemble des 5 cantons, pour l’ensemble des habitants. Je crois que c’est important de l’avoir en tête, de se dire que l’on est élu, il faut travailler au service de tous. Mon programme était extrêmement clair. J’ai proposé un contrat de mandat qui a été énormément apprécié partout là où on est passé. Il est basé sur sept priorités, notamment autour de l’éducation, le domaine que je connais certainement le mieux. C’est certainement celui où j’aurais la plus-value la plus importante à l’Assemblée Nationale. Je me suis engagé à ce que sur les principales lois, il y ait un vrai débat public. Que chacun puisse se faire son opinion, que moi je puisse entendre toutes les opinions et faire partager éventuellement la mienne.»

Un bémol à cette adhésion à votre discours, c’est le taux de partition qui est extrêmement faible. Il y a des gens dont il va falloir reconquérir le goût pour la politique et la chose publique ?

« Tout à fait. Il faut qu’on ait ça d’une manière globale. Je pense qu’on devra retravailler sur le calendrier. Avoir ces élections législatives qui sont cinq à six semaines après une élection présidentielle, ça sera certainement à retravailler. Il faut peut-être connecter un peu plus les scrutins, plutôt que de laisser les choses se tasser. Je crois qu’il y a une cohérence à avoir. Il ne s’agit pas que le deuxième tour de la présidentielle soit en même temps que le deuxième tour des législatives. Il faut donner une majorité au Président. C’est le principe même de la Cinquième République, et on devra travailler là-dessus. Ensuite je crois qu’il y a un désamour, qui peut être parfois un désaveu du politique. Je suis particulièrement convaincu que je fais parti des députés de la majorité qui n’ont pas le droit à l’erreur. Ce n’est pas juste un enjeu pour le parti socialiste, pas qu’un enjeu pour la gauche, c’est un enjeu pour la République. Si on n’arrive pas à prouver à tout ces français qui ne votent pas ou qui se laissent tenter par les extrêmes, que nous ne sommes pas en capacité de tenir nos engagements et de gérer le pays, ce sont les extrêmes qui pourront l’emporter derrière. »

Vous êtes responsable de la section PS d’Angers, comment analysez-vous les résultats dans le département ?

« Un mot d’abord pour Silvia (Camara-Tombini). Je regrette vivement et sincèrement qu’elle ne soit pas élue député ce soir à quelques dizaines de voix. Elle a fait un travail fantastique. Je pense qu’elle aurait pu amener le sang-neuf dont l’Assemblée Nationale a besoin, et une capacité de travail, de relations qui est certainement une nouvelle manière de faire de la politique. J’en suis particulièrement attristé pour elle. Pour Serge Bardy, là on est sur un schéma un peu différent. Ce n’étais pas complètement attendu, je pense que les dossiers récents concernant Hervé de Charrette ont tellement pesé. Je crois que les électeurs veulent aussi des politiques qui soient propres, des politiques qui soient clairs, qui soient nets. Je crois que là, ils l’ont aussi souligné. On aura à retravailler demain sur le calendrier interne PS/Verts.  Certainement qu’avoir négocié entre les deux partis avant la présidentielle, n’étais sûrement pas le plus sain en terme de légitimité, de travail, de préparation. Je pense que ça n’a pas forcément aidé. Je pense qu’une dose de proportionnelle telle qu’on s’y est engagé va éviter ces risques d’avoir un candidat dissident. Les dissidents, moi aussi j’ai connu sur la première circonscription, où le microcosme politico-médiatique c’était largement agité sur la candidature de certains qui étaient quand même en opposition franche et nette à la mienne. Je pense que les électeurs ont aussi tranché sur cette question-là. Je pense que c’est bien que tout le monde s’en souvienne. »

A l’Assemblée, l’objectif sera d’appliquer la politique de François Hollande ?

« Clairement. Moi je l’ai dit tout le temps, j’ai ramené des priorités qui sont des priorités locales. J’ai notamment des gros dossiers comme Technicolor. Je serais dessus dès demain, parce que j’étais déjà en contact avec Arnaud Montebourg (Ministre du redressement productif) et Fleur Pellerin (Ministre déléguée chargée des PME) au gouvernement. Dès demain, le premier dossier sur lequel je travaille c’est Technicolor, c’est l’emploi. Ce dossier n’est pour l’instant pas bien parti. Et je ne sais pas ce que l’on va pouvoir sauver ou pas sur ce site. Mais en tout cas, je vais m’employer à en faire un maximum. »

Ludovic Aurégan

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