Christophe Béchu
Municipales 2026 à Angers : la forêt de Grésillé devient le théâtre des premières passes d’armes politiques

À quelques mois des élections municipales, les premiers échanges musclés émergent entre prétendants à la mairie d’Angers. C’est autour de la forêt urbaine de Grésillé, symbole écologique contesté du précédent mandat, que le ton monte entre le candidat écologiste Romain Laveau, en lice pour la primaire de la gauche, et l’entourage du maire sortant, Christophe Béchu.
Un « double gaspillage » pour les écologistes
Romain Laveau, co-secrétaire des Écologistes Grand Angers, n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, le projet lancé en 2019 par l’équipe municipale n’est qu’un coup de communication verte au coût faramineux : « Ce type d’opération est un énorme gaspillage de nos ressources dans le sens où plus des trois-quarts des arbres plantés meurent à terme », déplore-t-il. « C’est un énorme gâchis à l’heure où les collectivités ont de plus en plus besoin de plans pour végétaliser l’espace public et lutter contre les îlots de chaleur. »
Accompagné de paysagistes, Romain Laveau dresse un bilan sévère de la parcelle : croissance inégale, pertes importantes sur le plateau, et une absence d’entretien selon ses dires. Léa Vernerey, également co-secrétaire des Écologistes à Angers, complète : « En barrièrant simplement cet espace, comme ça se fait dans d’autres villes, et en plantant quelques espèces locales, l’opération aurait coûté dix fois moins cher. »
Pour les écologistes, la volonté de Christophe Béchu de redorer son blason après les polémiques liées à l’abattage de plus de 1300 arbres entre 2017 et 2020, notamment pour les travaux du tramway, a conduit à « un double gaspillage de plus d’un demi-million d’euros d’argent public et de nos ressources naturelles ».
La majorité municipale contre-attaque : « L’écologie, il y a ceux qui en parlent et ceux qui la font »
La riposte n’a pas tardé du côté de l’entourage de Christophe Béchu. Son entourage défend fermement le projet : « Le projet de forêt urbaine de Grésillé a été lancé en 2019 […] pour créer un îlot de fraîcheur, limiter l’étalement urbain, capter le carbone, améliorer l’environnement et le cadre de vie des habitants. »
Il affirme avoir travaillé en concertation avec des experts — écologues, phytosociologues et paysagistes — pour sélectionner des essences locales, adaptées aux enjeux climatiques. Elle évoque une dynamique végétale jugée « bonne », avec une attention particulière portée à la préservation des points de vue sur le Lac de Maine.
Mais au-delà de l’aspect technique, le ton se durcit sur le terrain politique : « Nous ne sommes pas dupes. Nous comprenons bien que ce n’est pas le boisement de Grésillé qui intéresse les Écologistes. Ses représentants cherchent plutôt à faire parler d’eux à quelques jours d’une primaire. »
Et l’attaque devient personnelle : « Il est difficile de faire moins crédible que Monsieur Laveau en matière d’écologie. Le bilan de la précédente majorité municipale, qui est aussi le sien […] le disqualifie totalement : Biopole, la place du Ralliement totalement minéralisée, l’Atoll et ses 4000 places de parking, la part du bio sous les 10 % dans les cantines… »
Un débat symptomatique des tensions pré-électorales
Cet échange acerbe sur la forêt urbaine de Grésillé illustre les enjeux d’image et de positionnement qui s’annoncent dans cette campagne. Entre accusations de greenwashing et remises en cause de légitimité, les municipales de 2026 s’annoncent tendues. Et si les arbres de Grésillé poussent lentement, le débat politique, lui, s’enracine rapidement dans les joutes.