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Pays de la Loire. Vers un record de production de sel avec la sécheresse

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Les producteurs de sel de Loire-Atlantique s’attendent cette année à une récolte record, profitant malgré eux de la sécheresse et des vagues de chaleur qui se sont abattues sur la France ces dernières semaines. /Photo prise le 5 août 2022/REUTERS/Yann Tessier

Les producteurs de sel de Loire-Atlantique s’attendent cette année à une récolte record, profitant malgré eux de la sécheresse et des vagues de chaleur qui se sont abattues sur la France ces dernières semaines.

La production de sel s’est envolée dans la commune de Guérande, alors que les températures ont atteint les 40oC, ce qui a accéléré l’évaporation de l’eau de mer en l’absence de précipitations.

Le sel de Guérande est réputé dans le monde entier, sa fleur de sel – la mince couche de cristaux qui se forme à la surface des marais salants – étant considérée comme l’un des sels les plus fins disponibles sur le marché. Il se vend notamment aux Etats-Unis à plus de 100 dollars le kilogramme.

« On va vers une production record », explique François Durand, producteur de sel indépendant qui travaille dans les marais salants depuis plus de vingt ans.

Environ 1,3 tonne de sel par aire de cristallisation a été produite en moyenne au cours des dix dernières années mais cette année, la production s’établit déjà à plus de 2,5 tonnes par « oeillet », a-t-il indiqué.

François Durand reconnaît que cela fait de lui l’un des rares gagnants du réchauffement climatique, alors que les feux de forêt font rage dans certaines régions de France et que plusieurs communes font face à des pénuries d’eau potable.

« On peut dire ça, oui. Malheureusement », dit-il. « C’est clair que nous, on ne va pas s’en plaindre. »

Dans une région plus connue pour son climat océanique, l’absence de précipitations depuis plus de 40 jours et les vents légers favorisent l’évaporation de l’eau.

Les sauniers, ou paludiers, qui récoltent le sel dans les marais salants, travaillent sans interruption dès le lever du soleil.

Les méthodes utilisées pour récolter le sel ont très peu évolué en près de quatre siècles. Aucune machine n’est utilisée durant le processus.

C’est sous un soleil de plomb que les paludiers récoltent le sel dans des brouettes qu’ils poussent le long des cristallisoirs.

« Les paludiers sont fatigués », explique Mathilde Bergier, une productrice de sel qui tient également un commerce. « Ca fait plus de 40 jours qu’il n’a pas plu sur les marais suffisamment pour faire une pause. »

Elle craint que les cadences intensives causées par le fort ensoleillement ne soient intenables, et que les aires de cristallisation, de petits bassins rectangulaires dans lesquels le sel est récolté, n’y résistent pas sur le long terme.

Les producteurs régionaux s’interrogeront peut-être, à la fin de cette saison record, sur ce qu’ils feront de tout le sel qu’ils ont récolté si une telle situation devait devenir la norme. Plusieurs producteurs ont expliqué à Reuters avoir déjà constitué des réserves de sel pour plusieurs années.

« Il y en a qui ont déjà arrêté la saison », a déclaré Mathilde Bergier.

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