Charente-Maritime

Des pêcheurs vendéens et charentais devant la justice

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Le tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon a consacré toute la journée du lundi 22 septembre 2025 à un dossier sensible : celui d’un vaste trafic de civelles, ces alevins d’anguilles protégés et soumis à des quotas stricts. Dix prévenus, dont plusieurs pêcheurs professionnels de Vendée et de Charente-Maritime, étaient jugés pour participation à une organisation illégale de capture et de revente, suivie par Ici Loire Océan.

Un trafic lucratif et destructeur

L’enquête menée conjointement par l’Office français de la biodiversité et la gendarmerie avait permis de démanteler ce réseau en mars dernier. Le trafic portait sur 470 kilos de civelles écoulées notamment en Espagne, un volume qui représente un préjudice écologique considérable. Pour donner un ordre d’idée, un seul voyage de 40 kilos pouvait rapporter près de 12 000 euros.

Des sanctions exemplaires requises

Face à l’ampleur de l’affaire, le procureur de la République a requis des peines allant jusqu’à deux ans de prison, dont un an ferme, à l’encontre du principal organisateur présumé, assorties d’une interdiction définitive d’exercer dans le domaine de la pêche et de 100 000 euros d’amende. Un ancien pêcheur déjà condamné en 2018 aux Sables-d’Olonne pour des faits similaires risque, lui, un an de prison ferme et 50 000 euros d’amende.

Des sanctions plus légères, sous forme de sursis et d’amendes, ont été demandées contre d’autres prévenus. Les avocats de la défense ont, de leur côté, jugé ces réquisitions disproportionnées.

Une décision attendue en décembre

Au-delà des personnes jugées, c’est la filière tout entière qui est éclaboussée par cette affaire. Alors que seuls 520 pêcheurs disposent en France d’une autorisation légale de capturer des civelles, ce trafic illustre la pression qui pèse sur une espèce déjà menacée. Le tribunal rendra sa décision le 15 décembre prochain.

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