Agriculture

Ferme des Joncs à Denée : la colère des agriculteurs gronde contre la Safer à Angers

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Marius Chauvin, Maëlys Dilé et Simon Coutand, trois des quatre agriculteurs du projet exclu, devant la préfecture de Maine-et-Loire. / Crédit : Angers Info

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce jeudi à Angers en soutien aux quatre agriculteurs dont le projet de ferme biologique s’est vu refusé au profit de l’agrandissement d’exploitations déjà installées. Le préfet de Maine-et-Loire a affirmé que le dossier serait de nouveau examiné.

Le refus de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) d’installer quatre jeunes agriculteurs en bio à Denée a provoqué une mobilisation massive ce jeudi 3 octobre à Angers. Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux membres de la Confédération paysanne et des élus comme le sénateur Grégory Blanc et la députée LFI de la 4e circonscription de l’Ille-et-Vilaine Mathilde Hignet, ont manifesté leur indignation devant la préfecture de Maine-et-Loire.

La cause de la colère ? Une décision prise par la Safer, qui a attribué les 170 hectares de la ferme des Joncs à Denée à des exploitants agricoles déjà installés, au lieu de soutenir le projet d’installation porté par Maëlys Dilé, Simon Coutand, Marius Chauvin et Clémence Guillou.

UNE DÉCISION A L’ENCONTRE DES PRIORITÉS DU SDREA

Ce projet visait à maintenir un élevage bovin bio, développer un maraîchage et des céréales pour la production de pain.  

Selon les manifestants, la décision de la Safer va à l’encontre des priorités du Schéma directeur régional des exploitations agricoles (SDREA), qui favorise l’installation de jeunes agriculteurs, notamment en agriculture biologique.

« Cessez de dire que la transmission en élevage est la première des problématiques du monde agricole quand vous dénigrez de solutions répondant à ce problème », s’est indigné Simon Coutand, l’un des quatre agriculteurs. « Assumez-le, vous pensez que l’avenir de l’agriculture passe par des fermes de plus de 200 hectares avec des capitaux de plus de 1 millions d’euros ».

LE DOSSIER RÉEXAMINÉ

La Safer soulignait « un projet qui n’était pas assez mûr ». Les agriculteurs ont pourtant réussi à créer une Société Civile Immobilière (SCI), réunissant 270 associés, qui a permis de collecter les fonds pour acquérir la ferme.

Le préfet de Maine-et-Loire, Philippe Chopin a reçu une délégation jeudi matin. Il a indiqué que le commissaire du gouvernement régional se pencherait sur le dossier pour le réexaminer de façon « dépassionné » aurait-il déclaré selon Mélanie Bonsergent, co-présidente du Groupement des agriculteurs biologiques et biodynamiques Anjou. Les résultats sont attendus d’ici trois semaines.