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Une intervention terrestre massive d’Israël dans Gaza serait une « erreur », dit Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron répond à des journalistes à l’aéroport du Caire, en Égypte. /Photo prise le 25 octobre 2023/REUTERS/Christophe Ena

Emmanuel Macron a déclaré mercredi soir qu’une intervention terrestre « massive » d’Israël dans la bande de Gaza serait « une erreur », jugeant une telle initiative incompatible avec le droit humanitaire et ajoutant qu’il n’était « pas du tout prévu » d’envoyer des militaires français prendre part au conflit.

S’exprimant avant de reprendre l’avion pour la France au terme d’une visite en Egypte, ultime étape de son déplacement de deux jours au Proche-Orient, le président français a exprimé son « espoir » sur la libération des otages détenus par le Hamas depuis son attaque du 7 octobre en Israël.

Il a déclaré que 31 ressortissants français avaient été tués dans cette attaque du Hamas dans plusieurs localités du sud d’Israël, qui a fait au total 1.400 morts. Plus de 200 personnes, dont des binationaux disposant d’un passeport américain ou européen, ont été enlevées, dont neuf disposent de la nationalité française.

Interrogé par des journalistes sur une probable offensive militaire terrestre israélienne dans la bande de Gaza, zone majoritairement urbaine et densément peuplée, dans le prolongement de la campagne de bombardements massifs menée depuis le 7 octobre par Israël, Emmanuel Macron a répondu qu' »intervenir sur le plan terrestre, pour cibler des groupes terroristes de manière totalement identifiée », était un choix qui appartenait à l’Etat hébreu.

« Si c’est une intervention massive, qui met en danger la vie des populations civiles, alors je pense que c’est une erreur pour Israël », a-t-il poursuivi. « Ce n’est pas de nature à protéger dans la durée Israël et ce n’est pas compatible avec le respect des populations civiles, du droit international humanitaire et même des règles de la guerre ».

Des sources ont déclaré cette semaine à Reuters que les Etats-Unis avaient demandé à Israël de se retenir de mener pour l’heure une opération terrestre dans Gaza, citant une volonté d’obtenir la libération d’otages supplémentaires et de se préparer à une éventuelle escalade des violences dans la région.

PAS PRÉVU D’ENVOYER DES SOLDATS FRANÇAIS À GAZA

Revenu sur une proposition formulée mardi en Israël, qui semble à ce stade avoir échoué à convaincre, de former une coalition internationale pour lutter contre le Hamas comme c’est le cas face au groupe Etat islamique (EI), Emmanuel Macron a évoqué une volonté de « partager les informations, identifier les terroristes et les neutraliser ».

« Il n’est pas du tout prévu d’envoyer dans la bande de Gaza quelque militaire français que ce soit », a-t-il insisté face aux doutes nés de sa proposition de coalition internationale.

Le message, a-t-il précisé, était de dire à Israël « qu’il n’est pas seul ». « La lutte contre le terrorisme n’est pas l’affaire d’un seul pays », a-t-il répété, citant l’« expérience d’une coopération qui a permis de lutter efficacement contre les groupes terroristes dans la région ».

Le président français a déclaré que la « réponse sécuritaire » devait s’accompagner en parallèle d’une « réponse humanitaire et d’une réponse politique », notant la nécessité d’entreprendre dès à présent des discussions sur une solution à deux Etats.

Emmanuel Macron, qui a rencontré mercredi le roi jordanien Abdallah et le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, a dit travailler avec Amman et Le Caire pour l’acheminement d’aides et de médicaments à Gaza.

Il a aussi souligné le « rôle actif » de l’Egypte sur la question des otages détenus par le Hamas, alors que ce pays et le Qatar mènent des efforts de médiation auprès du groupe palestinien qui ont abouti à la libération de quatre otages depuis vendredi.

« Nous avons acté des mesures sur les libérations d’otages. Plusieurs informations nous permettent d’avoir de l’espoir dans les prochaines heures, mais je veux rester prudent », a-t-il dit.

« On met toute notre énergie. C’est aujourd’hui notre priorité (…) C’est possible« , a-t-il ajouté, citant un « travail très étroit » avec le Qatar et l’Egypte.

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