Angers
Une école de commerce dans un stade de foot, la singularité de l’ESUP Angers
Sous les tribunes du stade Raymond-Kopa, là où résonnent d’ordinaire les cris des supporters du SCO, ce sont désormais les voix d’étudiants qui animent les couloirs. Le groupe Actual et son réseau d’écoles de commerce ESUP ont inauguré hier soir leur tout nouveau campus angevin. Un projet inédit en France, il s’agit de la première école installée au cœur d’un stade de football.
Une école née dans les tribunes du SCO
Le projet, qui aura nécessité neuf mois de travaux, est né d’une idée aussi simple qu’audacieuse. Partenaires historiques du SCO d’Angers, le groupe Actual accompagné de membre de l’ESUP ont eu l’opportunité d’occuper des espaces encore inexploités sous les tribunes du stade. » Cette idée est née dans les tribunes », se souvient Samuel Tual, président du groupe Actual, » Nos équipes partagent beaucoup de temps avec celles du SCO lors des matchs. Et un jour, nous avons réalisé que ces plateaux disponibles pouvaient accueillir bien plus qu’un espace de bureaux : une école entière. «
Très vite, le projet prend forme. « On a visité les lieux, et la vue sur le terrain, la géographie des plateaux, la configuration des espaces nous ont immédiatement séduits », poursuit Samuel Tual, « Tout s’y prêtait. En quelques semaines, l’idée s’est transformée en plan d’action. »
1 800 m² sous les tribunes pour un campus moderne et ergonomique
Aujourd’hui, le résultat est spectaculaire. Réparti sur deux étages et 1 800 mètres carrés, le campus d’ESUP Angers propose 18 salles de cours, quatre salles de captation, une cafétéria, un espace de coworking et des bureaux administratifs regroupés pour faciliter les échanges entre étudiants et encadrants.
« Quand on conçoit un campus, on se met toujours à la place du jeune » , explique Samuel Tual, « L’idée, c’est de penser la circulation, les espaces de vie, le confort acoustique et visuel. On veut que les étudiants puissent rester ici entre deux cours, travailler, déjeuner, échanger, se sentir chez eux. »
Seule une salle de classe donne directement sur la pelouse du Raymond-Kopa, un choix assumé pour éviter toute distraction. Les autres salles sont isolées par des cloisons insonorisées, garantissant le calme nécessaire aux cours. La cafétéria, elle, bénéficie d’une vue panoramique sur le stade, une manière de rappeler en permanence le lien fort entre l’école et le sport.
Côté restauration, pas de cantine classique, mais un système de bornes connectées permet aux étudiants de commander directement leurs repas auprès du SCO Footsal, situé à proximité.
Une école pensée pour l’emploi avant tout
Ce nouveau campus accueille déjà 200 étudiants, répartis entre six BTS et deux bachelors. L’ambition affichée est de doubler les effectifs d’ici trois ans.
Pour Erwan Begasse, directeur du réseau ESUP, cette croissance s’inscrit dans la mission première du groupe : former des jeunes prêts à entrer dans le monde du travail. « La particularité d’ESUP, rappelle-t-il, c’est que nous appartenons à un groupe dont le métier, c’est l’emploi. Nous n’existons pas pour former des étudiants à faire des études, mais pour les préparer à travailler.«
C’est cette approche pragmatique qui distingue l’école. » L’apprentissage est au cœur de notre modèle. C’est un formidable moyen d’apprendre tout en commençant à travailler. Nos apprentis sont des salariés, accompagnés, formés, et directement connectés au monde professionnel grâce au réseau d’agences et de cabinets de recrutement du groupe Actual. Cela nous permet d’ouvrir des portes très concrètes vers l’emploi. »
Le sport comme symbole et comme valeur
L’implantation dans un stade n’est pas qu’un coup d’éclat architectural : c’est une décision symbolique. « Le sport, c’est l’effort, la persévérance, la solidarité », souligne Samuel Tual. « Ce sont exactement les valeurs que nous portons dans notre entreprise et dans nos formations. »
Erwan Begasse va dans le même sens : » Le lien entre l’école et le sport est une évidence. Pour les jeunes, c’est un cadre stimulant, inspirant, porteur de sens. Même vide, un stade est un lieu ressourçant. On y sent l’énergie collective. »
Le directeur du réseau ESUP confie même espérer que ce concept fasse des émules. » C’est une première en France, mais certainement pas la dernière. Ce projet prouve qu’on peut apprendre autrement, dans des lieux porteurs de symboles forts. «
Un réseau en mouvement
Créé il y a 20 ans, ESUP est aujourd’hui présent sur 10 campus en France et en outre-mer. Le campus angevin s’inscrit dans un vaste plan de modernisation lancé en 2017, qui a déjà vu la rénovation ou la création de sites à Rennes, Lyon, Paris et Vannes. » Angers est notre cinquième campus modernisé », précise Samuel Tual, » Et chaque nouveau projet bénéficie de l’expérience des précédents. Nous travaillons déjà sur le prochain à Laval, dont la première pierre vient d’être posée. »
À Angers, la direction du campus a été confiée à Rachel Huaulmé, qui pilote désormais une équipe pédagogique et administrative installée au cœur du stade. Un lieu qui, selon elle, incarne parfaitement la philosophie du groupe : l’audace, l’innovation et la proximité avec les réalités du monde du travail.
Une nouvelle manière d’apprendre
ESUP Angers ne se contente pas de casser les codes géographiques, l’école redéfinit aussi l’expérience étudiante avec entre autre des salles connectées, des espaces collaboratifs, un accompagnement individualisé, et une pédagogie basée sur la pratique et l’alternance.
« Nous voulons que chaque étudiant sorte d’ici avec un diplôme, mais surtout avec un emploi », résume Erwan Begasse. « L’école n’est pas une parenthèse, c’est un tremplin. »
Et désormais, ce tremplin se trouve au cœur même du temple du football angevin.