Charente-Maritime
Un jeune Charentais victime d’une usurpation d’identité : près de 20 000 euros d’amendes à tort

À Marsilly, en Charente-Maritime, une famille vit un véritable cauchemar administratif. Depuis trois ans, un individu utilise la carte d’identité perdue de Slowan, 20 ans, pour voyager sans payer dans les trains. Résultat : près de 20 000 euros d’amendes et de saisies injustifiées.
Trois ans de fraude avec une carte d’identité perdue
Selon France Bleu, l’histoire débute fin 2021, lorsque Slowan perd sa carte d’identité. Le jeune homme en fait refaire une début 2022, sans se douter qu’un fraudeur continuera à utiliser l’ancienne. « Ça fait trois ans que cette personne prend le train et continue de prendre des amendes, jusqu’à encore, il y a deux mois », explique sa mère, Barbara.
Les amendes, adressées à leur ancienne adresse, ne leur parviennent qu’à un stade avancé, via des huissiers. « C’est tous les jours dans la boîte aux lettres, j’ai la boule au ventre, je n’en peux plus », confie-t-elle.
Une procédure administrative sans issue
La SNCF réclame à la famille des justificatifs pour prouver que Slowan n’était pas présent sur les trajets concernés. « Ils lui ont d’ailleurs déjà saisi sur ses salaires, sur ses comptes en banque, des sommes qu’il n’aurait jamais dû payer », déplore Barbara.
La compagnie ferroviaire précise toutefois que ces démarches sont indispensables : « Nous sommes malheureusement parfois confrontés à de fausses déclarations d’usurpation d’identité », indique la SNCF, tout en reconnaissant la complexité du processus.
Des difficultés pour déposer plainte
Slowan a tenté à deux reprises de porter plainte, sans succès. Pour l’avocat rochelais François Drageon, la marche à suivre est pourtant claire : « Il faut absolument porter plainte pour usurpation d’identité, faire rétroagir les effets au jour où ils ont perdu cette carte, et en indiquant dans cette plainte qu’ils ont changé la carte à la suite de la perte, et que depuis cette perte quelqu’un l’utilise. »
L’avocat recommande ensuite d’envoyer cette plainte à la SNCF en recommandé, pour que la société prenne en compte la situation et stoppe les procédures de recouvrement.
La SNCF invitée à agir sur son réseau
Maître Drageon estime que la compagnie ferroviaire dispose des moyens nécessaires pour mettre fin à cette fraude. « La SNCF a les moyens de contrôler, de verbaliser, mais aussi d’intervenir pour faire cesser une infraction sur son réseau », souligne-t-il. Selon lui, une simple inscription du cas dans le système interne permettrait d’identifier le fraudeur lors d’un prochain contrôle et de procéder à son interpellation.
