Justice

Début du procès de huit personnes jugées pour leur rôle dans l’assassinat de Samuel Paty

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L’avocat Michael Bendavid lors du premier jour du procès lié à l’assassinat du professeur Samuel Paty, au palais de justice de Paris sur l’Ile de la Cité. /Photo prise le 4 novembre 2024/REUTERS/Sarah Meyssonnier

Huit prévenus, dont le père d’une collégienne, sont jugés à partir de lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris pour leur rôle présumé dans le meurtre du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty en octobre 2020 dans les Yvelines, quelque jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la laïcité.

Samuel Paty, 47 ans, a été poignardé et décapité devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène âgé de 18 ans et abattu par la police juste après le meurtre.

Parmi les prévenus figure Brahim Chnina, le père d’une collégienne âgée de 13 ans au moment des faits qui a été condamnée pour dénonciation calomnieuse fin 2023 par le tribunal pour enfants de Paris avec cinq autres adolescents.

L’adolescente avait affirmé à son père qu’avant de montrer les caricatures, l’enseignant avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe. Elle s’est ensuite rétractée, admettant qu’elle n’avait pas assisté au cours en question.Comptage

Le parquet reproche à Brahim Chnina d’avoir lancé une campagne de dénonciation sur les réseaux sociaux sur la base des fausses accusations de sa fille, en élaborant et en diffusant des informations fausses ou déformées visant à susciter un sentiment de haine à l’égard de l’enseignant.

Selon le parquet, Brahim Chnina a collaboré avec Abdelhakim Sefrioui, activiste islamiste franco-marocain également accusé d’avoir préparé et diffusé des vidéos visant à inciter à la haine contre Samuel Paty. Le prévenu était membre du collectif Cheikh Yassine, mouvement que le président français Emmanuel Macron avait accusé d’être directement impliqué dans l’attentat et dont la dissolution a été décidée peu après le meurtre du professeur.

Les messages et vidéos postés désignaient l’enseignant comme une cible et contenaient des informations précises sur son identité et son lieu de travail.

Les deux hommes sont accusés d’association de malfaiteurs terroriste.

« Mon client entend s’expliquer sur le fond du dossier et démontrer qu’il n’a absolument aucun lien de près ou de loin avec cet attentat odieux qu’il condamne depuis le premier jour », précise Ouadie Elhamamouchi, l’avocat de Abdelhakim Sefrioui.

L’avocat de Brahim Chnina s’est refusé à tout commentaire avant l’ouverture du procès.

Parmi les six autres prévenus figurent deux proches de l’assassin de Samuel Paty accusés de complicité d’assassinat terroriste, la charge la plus lourde. Selon le parquet, ils étaient au courant de son projet de tuer l’enseignant et l’ont aidé à acheter des armes.

Le procès doit durer jusqu’à fin décembre.

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