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Thierry Granturco, ancien maire de Villers-sur-Mer, condamné pour harcèlement moral par le tribunal d’Alençon

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Ce jeudi 21 novembre 2024, le tribunal d’Alençon (Orne) a rendu son verdict : Thierry Granturco, ex-maire de Villers-sur-Mer (Calvados), a été reconnu coupable de harcèlement moral envers une élue de sa majorité et un employé municipal, pour des faits commis entre 2020 et 2022. L’ancien édile échappe toutefois à certaines accusations, étant relaxé pour d’autres plaintes déposées contre lui.


Une condamnation pour deux victimes identifiées

Selon Ouest-France, le tribunal a estimé que Thierry Granturco avait harcelé Florence Le Nail, une élue de sa majorité, ainsi qu’un employé municipal. Les faits s’étendent de juin 2020 à décembre 2022, période durant laquelle l’ancien maire aurait exercé des pressions et violences psychologiques à leur encontre.

Le jugement est assorti de lourdes conséquences :

  • Quatre mois de prison avec sursis,
  • 5 000 € d’amende,
  • Interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes,
  • 5 000 € de dommages-intérêts à verser à chacun des deux plaignants,
  • Une inéligibilité de cinq ans.

Relaxé pour d’autres accusations

Thierry Granturco a toutefois été relaxé concernant les plaintes déposées par Marie-Anne Gabreau et Virginie Caillé, deux anciennes élues, ainsi que Lauriane Herold, directrice du Space (Sport, plage, animations, culture et équipements). La justice a considéré que les éléments apportés par ces plaignantes ne suffisaient pas à établir des faits de harcèlement.


Un procès sous haute tension

Le jugement survient après une audience particulièrement longue et tendue, tenue le 26 septembre 2024. La salle du tribunal était remplie de soutiens et d’opposants à l’ancien maire, reflétant la division qu’il suscitait dans la commune.

Lors de l’audience, quarante témoignages avaient été lus par le président du tribunal, Éric Martin. Certains défendaient l’ex-édile, d’autres l’accusaient vivement. Les termes employés pour qualifier Granturco étaient souvent durs, oscillant entre « dictateur », « tyran » et « despote ». Ces descriptions s’ajoutaient aux récits des plaignants évoquant des violences psychologiques, des menaces, et des dénigrements, causant un climat d’angoisse.

Le parquet, prenant en compte ces accusations, avait requis dix mois de prison avec sursis. La décision avait été mise en délibéré avant ce verdict.


Un mandat écourté sous pression

Thierry Granturco, élu maire en 2020, avait démissionné en mars 2024 sous la pression des tensions politiques et des accusations pesant sur lui. Ce verdict vient clore une période tumultueuse pour Villers-sur-Mer, tout en marquant un signal fort sur la nécessité d’un comportement éthique en politique.

Ce jugement pourrait également influencer d’autres affaires similaires, alors que la question du harcèlement moral dans les institutions publiques reste un enjeu brûlant.