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Valeo annonce la fermeture de son usine de La Suze-sur-Sarthe

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Valeo a annoncé mercredi son intention de supprimer environ un millier d’emplois en Europe dans les prochain mois, pour l’essentiel en France, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier, ainsi que la fermeture de son usine de La Suze-sur-Sarthe et le transfert de l’activité de son site de R&D de la Verrière (Yvelines).

©Berti HANNA/REA

Dernier exemple en date de la restructuration en cours dans le secteur automobile à cause du passage à l’électrique et du ralentissement du marché, l’équipementier automobile, spécialiste des aides à la conduite et des systèmes d’hybridation, prévoit de supprimer 868 emplois dans l’Hexagone – pour l’essentiel via des départs contraints – et 150 emplois dans trois autres pays européens, l’Allemagne, la Pologne et la République tchèque, ont ajouté les sources.

Les décisions présentées mercredi en Comité de groupe européen, qui touchent huit des 37 sites de production et de R&D de Valeo en France, visent à optimiser l’empreinte industrielle en France notamment pour l’adapter à la réduction actuelle de la production automobile, a dit à Reuters une porte-parole de l’équipementier.

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Valeo emploie actuellement environ 14.000 personnes en France, son deuxième pays en terme d’effectifs après la Chine.

Le nombre de départs annoncé, qui concernent plusieurs segments d’activité – systèmes thermiques, électriques et embrayages – représenterait environ 6% de l’effectif en France, mais dans un tract, le syndicat Force ouvrière a estimé que le bilan pourrait atteindre 1.200 postes, soit près de 9% des emplois du groupe dans l’Hexagone.

« L’électrification de l’automobile représente un tournant majeur pour le secteur, mais elle ne doit pas se faire au détriment des salariés », a dit FO dans son tract.

« Réduire les coûts peut être nécessaire, mais sacrifier des emplois et fragiliser l’avenir de la filière en France est une erreur stratégique », ajoute le syndicat qui déplore « un manque d’anticipation ».

Si le site de R&D de la Verrière va fermer ses portes, la majeure partie de ses salariés – 365 sur 390 – se verront proposer un poste sur deux autres implantations de Valeo en région parisienne, ont précisé les sources.

LA SERIE NOIRE CONTINUE

Le groupe fondé en 1923 avait revu à nouveau à la baisse fin octobre son objectif de chiffre d’affaires pour 2024 du fait d’une dégradation du marché automobile au second semestre ainsi que des incertitudes entourant les volumes de production et le rythme d’adoption des véhicules électriques.

La série noire pour l’emploi en France se poursuit ainsi après la décision de Michelin de fermer deux usines, conduisant à la suppression d’environ 1.250 postes.

A Strasbourg (Bas-Rhin), l’usine Dumarey-Powerglide, spécialisée dans les boites de vitesse automatiques, va quant à elle réduire de moitié environ ses effectifs après la perte du principal client de l’usine, l’équipementier allemand ZF, tandis qu’à Caudan (Morbihan), les salariés de l’ex-fonderie de Renault craignent à nouveau pour leur avenir.

Selon la presse locale, une réunion de concertation est organisée ce mercredi entre l’État, Renault et le nouveau repreneur possible, le groupe allemand Private Assets. Renault a cédé le site breton en 2022 au fonds d’investissement Callista, qui le revend aujourd’hui.

Au début du mois, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci avait annoncé s’attendre à de nouvelles annonces de fermetures d’usines en France « dans les semaines et mois qui viennent », qui affecteront des « milliers d’emplois ».

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a chiffré mercredi dans les Echos cette accélération du nombre de plans sociaux en faisant état, tous secteurs confondus, de 250 plans de licenciements en préparation, menaçant entre 170.000 et 200.000 emplois.

Le problème est aussi européen, comme le montre la restructuration engagée également chez équipementiers automobiles Bosch, Schaeffler et Continental.

Et si les équipementiers se retrouvent en première ligne, les constructeurs ne sont pas épargnés, comme l’ont montré les importantes suppressions d’emplois envisagées par Volkswagen et Ford en Europe.

Stellantis a confirmé mercredi lors d’un Comité paritaire stratégique les perspectives d’activité de toutes ses usines françaises d’ici 2027, mais annoncé en parallèle la fermeture de son site d’assemblage de Luton, en Grande-Bretagne, menaçant plus d’un millier d’emplois.

Dans un secteur confronté à d’importants investissements pour sortir des motorisations thermiques ainsi qu’à la concurrence croissante des véhicules électriques chinois à bas coût, le problème est aussi mondial: Stellantis et General Motors vont réduire leurs effectifs aux Etats-Unis, et Nissan va faire de même à l’échelle globale.

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