Sarthe
Mystère à Courtillers : les panneaux de la rue Abbé-Pierre disparaissent

Dans la commune de Courtillers, près de Sablé-sur-Sarthe, les panneaux de la seule rue Abbé-Pierre du département ont été retirés dans la nuit de mardi à mercredi. Une disparition qui intrigue et pose question dans un contexte sensible autour de la figure du fondateur d’Emmaüs.
Une disparition constatée au petit matin
Selon Ouest-France, à Courtillers, petit village de 900 âmes voisin de Sablé-sur-Sarthe, la rue Abbé-Pierre est l’une des artères principales. Pourtant, ce mercredi 27 novembre 2024, les panneaux signalant son nom ont disparu.
« Ils ont été retirés dans la nuit », a déclaré Dominique Leroy, maire de la commune, Ce dernier a été informé du retrait par des habitants et a confirmé l’absence des panneaux sur leurs supports. L’édile étudie actuellement la possibilité de déposer plainte auprès de la gendarmerie.
Un contexte national chargé autour de l’Abbé Pierre
La figure de l’Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est au cœur d’une polémique nationale depuis juillet. Plusieurs témoignages accusent l’icône fondatrice d’Emmaüs de violences sexuelles, dont certains faits présumés pourraient relever du viol ou concerner des mineures. Ces accusations, couvrant une période allant des années 1950 aux années 2000, ont conduit la Fondation Abbé Pierre à prendre des mesures drastiques, notamment en annonçant un changement de nom et la fermeture définitive de son lieu de mémoire à Esteville (Seine-Maritime).
Malgré ce contexte, la disparition des panneaux à Courtillers semble découler d’un acte isolé. Le maire Dominique Leroy indique qu’aucune demande formelle de débaptisation de la rue n’avait été adressée au conseil municipal, dont la prochaine réunion est prévue en décembre.
« Une ou deux personnes m’en ont parlé dans la commune. Pas plus », a confié le maire, insistant sur le caractère limité des discussions à ce sujet dans le village.
Un acte symbolique ou une simple incivilité ?
Si certains pourraient interpréter cet acte comme une réaction au scandale entourant l’Abbé Pierre, aucune revendication n’a accompagné le retrait des panneaux. La mairie, qui n’avait pas engagé de réflexion sur le sujet, se retrouve à devoir gérer cette situation imprévue.
Le mystère demeure entier, mais il soulève une question plus large : les noms de rues portant celui de figures controversées doivent-ils être repensés ? À Courtillers, comme ailleurs, ce débat pourrait bientôt s’inviter dans les discussions municipales.
Vers une plainte officielle ?
Pour l’heure, Dominique Leroy reste prudent mais n’exclut pas une action judiciaire. « Nous allons évaluer la situation et décider si une plainte doit être déposée », précise-t-il.