Vienne

Poitiers : les policiers municipaux réclament des armes à feu et entament une grève

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REUTERS/Charles Platiau

Un mois après une fusillade meurtrière dans un quartier populaire de Poitiers, la tension sécuritaire monte d’un cran. Les syndicats Unsa Police Municipale et Unsa Territoriaux appellent à une grève reconductible, exigeant l’armement des agents municipaux. Ce mouvement, débutant ce dimanche, pourrait durer jusqu’à la fin décembre.


Les policiers municipaux se sentent en insécurité

Selon Le Parisien, la revendication principale est claire : doter les policiers municipaux de Poitiers d’armes à feu pour renforcer leur sécurité. « Ils ne se sentent pas en sécurité dans l’exercice de leurs missions »,explique Thomas Baillon, représentant d’Unsa Police Municipale.

Cet appel intervient dans un contexte marqué par un drame survenu il y a un mois. Une fusillade avait éclaté devant un restaurant kebab, coûtant la vie à un adolescent de 15 ans et blessant quatre autres mineurs. L’auteur présumé, un homme de 25 ans lié au trafic de drogue, avait ouvert le feu, choquant profondément la communauté locale.


Une réunion sous haute tension

Mercredi dernier, des négociations ont eu lieu entre des représentants syndicaux et deux élus de la municipalité, dirigée par Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers. Mais les discussions n’ont pas abouti à un consensus.

« Nous sommes confrontés à une vision dogmatique assez perturbante », déplore Thomas Baillon. Selon lui, la mairie considère que « les policiers municipaux de Poitiers ne sont pas confrontés à des situations nécessitant leur armement ».


La position de la mairie : pas de remplacement de la police nationale

De son côté, Amir Mistrih, adjoint au maire chargé de la sécurité, défend la ligne municipale : « Nous n’avons jamais reçu de demande individuelle d’agents sur l’armement, mais nous restons ouverts à la discussion. Pour nous, la police municipale n’a pas vocation à remplacer la police nationale. »


Un débat qui fait écho à Bordeaux

Cette situation à Poitiers reflète un débat plus large dans plusieurs villes françaises. Début novembre, Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux, avait annoncé l’armement d’une brigade de sa police municipale, invoquant un « contexte sécuritaire aggravé ».


Un bras de fer qui pourrait durer

À Poitiers, le différend sur l’armement des policiers municipaux semble loin d’être résolu. Tandis que les syndicats réclament des mesures concrètes pour assurer la sécurité des agents sur le terrain, la mairie reste prudente et fidèle à sa vision du rôle de la police municipale. La grève initiée ce dimanche pourrait intensifier la pression sur la municipalité et nourrir un débat national sur la question.

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