Social
Protection de l’enfance en Anjou : le cri d’alerte d’un syndicat

Alors que le Maine-et-Loire semblait salué pour son action en faveur de la protection de l’enfance, le syndicat Interco CFDT 49 dénonce une situation alarmante. Dans un communiqué publié en réponse à un article de la Presse quotidienne régionale du 13 janvier 2025, le syndicat tire la sonnette d’alarme sur les conditions de prévention et de protection des enfants dans le département.
Une crise de l’accueil qui perdure
Selon le syndicat, la situation est critique depuis plusieurs années. En 2022, un déficit de 200 places d’accueil pour les enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) avait déjà été signalé. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 361 enfants en attente de protection, dont 222 pour un accueil en foyer ou en famille d’accueil, et 139 pour un Placement Éducatif à Domicile.
« Ces enfants sont laissés chez leurs parents malgré des décisions judiciaires actées, ce qui accentue leur mal-être et parfois des troubles psychiatriques », explique le communiqué.
Le manque de lieux adaptés pousse le département à des solutions précaires : plus de 100 enfants sont accueillis dans des hôtels, des gîtes, ou des dispositifs relais avec des changements fréquents de lieu d’accueil. Une situation jugée « ingérable » pour les professionnels.
Des moyens humains en déclin
Face à une demande croissante (+20 % dans les accompagnements parentaux, budgétaires et sociaux), les agents des Maisons des Solidarités (MDS) peinent à répondre aux besoins. Malgré cela, 30 postes ont été gelés en 2024, dont 7 dans le secteur social, affirme la CFDT.
Le constat est similaire pour les services de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), où une vague de licenciements prévue en mars 2025 touchera 10 vacataires de longue date (psychologues et psychomotriciens). Ces suppressions entravent un travail indispensable de dépistage et de prévention, selon le syndicat.
« Comment faire de la prévention quand les effectifs diminuent constamment ? » interroge un représentant syndical.
Des professionnels à bout
Les conséquences de ces carences sont lourdes pour les professionnels. L’épuisement, le turnover, et les burn-outs se multiplient. Les tâches administratives, jugées envahissantes, freinent l’action éducative sur le terrain.
« Nous perdons le sens de nos missions », confie un éducateur sous couvert d’anonymat.
Une prise de conscience nécessaire
Le syndicat appelle à une mobilisation collective pour que les élus et l’État mettent en place des moyens financiers et humains adaptés. « Nous espérons que le Maine-et-Loire ne soit pas pris comme exemple en matière de protection de l’enfance », conclut le communiqué, dénonçant une situation où les enfants et les agents sociaux sont laissés sans ressources suffisantes pour avancer.