Vienne

Poitiers : une vigilance renforcée face aux cas de soumission chimique

Publié

le

Image d’Illustration

Les urgences de Poitiers enregistrent chaque semaine un cas suspect de soumission chimique. Selon le professeur Olivier Mimoz, chef des urgences des hôpitaux de la Vienne et enseignant à l’Université de Poitiers, il n’est pas rare de recevoir des patients affirmant : « Je pense avoir été victime d’une soumission chimique, peut-être même d’un viol. » Ces signalements, bien que peu nombreux au regard des 130 patients accueillis chaque jour, sont en augmentation.

Selon France Bleu, cette tendance locale reflète une hausse nationale des signalements. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le nombre de cas suspects est passé de 539 en 2020 à 1 229 en 2022.

Des analyses pour détecter les substances
Face à ces situations, les urgences proposent une prise en charge encadrée. « Nous réalisons des prélèvements sanguins, urinaires et capillaires pour rechercher des toxiques », explique le professeur Mimoz. Ces analyses permettent de détecter la présence de substances chimiques : dans le sang jusqu’à 48 heures après les faits, dans les urines pendant quelques jours, et dans les cheveux plusieurs semaines plus tard.

Cependant, certains patients refusent ces examens, souvent en raison de déni ou de peur. « Ces analyses sont pourtant essentielles, non seulement pour une éventuelle procédure judiciaire, mais aussi pour administrer des traitements préventifs contre des infections graves comme le VIH ou l’hépatite B. »

Les professionnels de santé sensibilisés
Les récentes affaires médiatisées ont joué un rôle clé dans la sensibilisation des équipes médicales. « Elles ont marqué les esprits et renforcé notre vigilance, » confie le professeur Mimoz. Malgré cette attention accrue, de nombreux cas restent dans l’ombre. « Certaines victimes n’osent pas consulter par peur, honte ou parce qu’elles ne se rappellent pas clairement des événements. »

Un accompagnement confidentiel garanti
Le professeur Mimoz insiste sur le respect du secret médical : « La confidentialité des démarches est totale. Si une victime ne souhaite pas que l’affaire s’ébruite, personne n’en sera informé. »

Les victimes ou personnes suspectant une soumission chimique sont encouragées à se rendre aux urgences ou à appeler le 15 pour une prise en charge rapide. Une plateforme en ligne sur service-public.fr permet également de dialoguer anonymement avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles, accessible 24h/24 et 7j/7.