Maine-et-Loire
A Angers, 70 taxis en colère se joignent au mouvement national
Le cortège de taxis stationnés boulevard du Roi-René prévoit d’aller à la CPAM.
Les taxis angevins se sont joints au mouvement national de protestation de la profession, ce lundi 29 janvier, à l’appel de plusieurs syndicats. Partis d’AquaVita, ils se sont rassemblés à 11 heures sur le boulevard du Roi-René, tandis que les représentants syndicaux rencontraient le préfet. Les conducteurs de ces taxis médicalisés doivent ensuite se présenter devant la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), rue Louis-Gain.
« 1 centime de revalorisation par kilomètre », pouvait-on lire notamment sur une affiche collée sur les vitres de certains taxis stationnés boulevard du Roi-René. Voilà une revendication chiffrée et nette des conducteurs de taxis. Mais leurs volontés vont plus loin. Pour exercer, les taxis doivent remplir une convention, qui régule les tarifs de leurs courses. Mais pour la première fois, cette convention ne s’applique plus au niveau départemental, mais national. Les conducteurs de taxis regrettent un manque d’harmonie provoqué par rapport aux territoires, et l’impact sur les tarifs de leurs courses engendré.
« On n’a pas notre mot à dire »
Cette uniformisation n’arrange rien pour les taxis angevins, alors que leurs missions sont sensiblement différentes des taxis de la région parisienne par exemple. « 80 % de notre travail, c’est du transport médicalisé », explique Audrey, conductrice de taxi à Champigné. « On n’a pas notre mot à dire, on signe un papier vierge, des grandes lignes, qui s’appliqueront au niveau de la France. »
Alors que les taxis protestent un peu partout en France ce lundi, ceux du Maine-et-Loire se sont joints à la contestation générale. « Toutes nos charges ont augmenté : le gasoil, le prix des pièces automobiles, les voitures, les crédits, souffle Audrey. Une entreprise qui vend des biens peut répercuter le prix du gasoil sur ses biens. Nous, on ne peut pas : notre tarif est arrêté, national ou départemental, pour cinq ans. […] Si on est en train de nous dire pendant cinq ans qu’on va travailler à perte, on sera obligés de réduire notre clientèle, de ne plus emmener des gens, on ne pourra plus travailler. »
Après la préfecture, rendez-vous à la CPAM
Les chauffeurs de taxi espèrent donc des négociations d’aujourd’hui qu’elles fassent s’appliquer la convention qui régule les prix au niveau départemental, ce qui permettrait de limiter la casse alors que l’inflation se fait sentir. Les représentants syndicaux, dont le Syndicat départemental des artisans du taxi de Maine-et-Loire, ont eu rendez-vous avec le préfet de Maine-et-Loire pour des négociations.
Les taxis prévoient ensuite de quitter le boulevard du Roi-René pour se rendre rue Louis-Gain devant la CPAM. « On a des bonnes relations avec la CPAM dans le Maine-et-Loire, affirme Audrey. Le but n’est pas de se fritter avec eux et de fermer la discussion. Mais là, on nous enlève le droit de discuter avec eux. » Les conducteurs reconnaissent que la CPAM est elle-même sous l’autorité de la caisse nationale (CNAM), et espèrent ainsi qu’elle pourra faire remonter leurs revendications à l’échelon national. Pour ensuite que les décisions sur les prix fassent le chemin inverse, de la France entière aux départements. Mais le texte qui propulse l’application de la convention au niveau national est déjà paru au Journal officiel ; l’enjeu pour les conducteurs de taxis est donc de le faire retirer. La route est donc encore longue…