Vendée
Délinquance en Vendée : un ralentissement de la hausse en 2024

Les derniers chiffres publiés par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) le 30 janvier 2025 révèlent une progression modérée de la délinquance en Vendée, avec un net ralentissement des hausses constatées en 2023. Le département reste l’un des moins criminogènes du pays, malgré quelques indicateurs en hausse.
Une délinquance générale en légère progression
En 2024, la délinquance générale a augmenté de 1,99 %, totalisant 23 368 faits recensés, contre une hausse de 5,24 % en 2023. L’augmentation des patrouilles de police et de gendarmerie semble avoir contribué à ce ralentissement. Le volume d’heures de présence des forces de l’ordre sur le terrain a progressé de 6,7 %, atteignant 620 905 heures en 2024 contre 582 000 en 2023.
Atteintes aux biens : des cambriolages en hausse
Les atteintes aux biens restent relativement stables (-0,57 %), avec un net recul des vols avec violences (-21,4 %). Cependant, les cambriolages de logements enregistrent une forte augmentation de 28,9 %, passant de 1 503 faits en 2023 à 1 937 en 2024.
Pour lutter contre ces infractions, plusieurs dispositifs ont été renforcés, notamment les opérations tranquillité vacances (OTV), les campagnes de prévention et la participation citoyenne.
Des violences en augmentation, notamment les homicides
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) connaissent une hausse contenue de 3,31 %, bien inférieure à celle de 2023 (+11,88 %). Toutefois, le nombre d’homicides a triplé, passant de 3 en 2023 à 11 en 2024 (+266,7 %), tandis que les tentatives d’homicide progressent de 60 %.
Cette augmentation des violences graves est souvent corrélée à la consommation d’alcool et de stupéfiants. Les violences physiques non crapuleuses augmentent de 5,21 %, tout comme les faits de menaces et chantages (+5,7 %).
Les violences intrafamiliales toujours en hausse
Les faits de violences intrafamiliales poursuivent leur progression avec 2 359 cas enregistrés en 2024 (+1,99 %), contre +13,22 % en 2023. L’État continue de renforcer les dispositifs d’accompagnement des victimes avec la mobilisation des Maisons de protection des familles, l’amélioration du recueil des plaintes et la formation des enquêteurs spécialisés.
Escroqueries et cybercriminalité en forte progression
Le secteur qui enregistre la plus forte hausse est celui des escroqueries et infractions assimilées, avec une augmentation de 8,75 %. Cette tendance, en place depuis la crise sanitaire de 2020, est notamment liée à la montée en puissance des arnaques en ligne, fraudes aux moyens de paiement et usurpations d’identité.
La police et la gendarmerie poursuivent leurs actions de sensibilisation aux risques cyber, face à des escroqueries de plus en plus sophistiquées, notamment avec l’utilisation détournée de l’intelligence artificielle.
Stupéfiants : une situation stable mais sous surveillance
Les infractions liées aux stupéfiants restent quasiment stables (+1,20 % en 2024 contre +16,41 % en 2023). Toutefois, ce chiffre est à mettre en parallèle avec l’intensification de la lutte contre le trafic de drogue, qui reste une priorité gouvernementale en 2025. De nouvelles actions des forces de l’ordre sont attendues pour accentuer la pression sur les points de deal.
Sécurité routière : baisse des accidents mais un bilan toujours lourd
Moins de morts sur les routes vendéennes
Le bilan 2024 de la sécurité routière en Vendée montre une diminution de 12 % du nombre de décès. 50 personnes ont perdu la vie sur les routes en 2024, contre 57 en 2023, une année particulièrement meurtrière.
Les accidents corporels reculent de 4 %, avec 375 accidents recensés et 428 blessés (-9 %) dont 221 hospitalisés (-10 %).
Malgré ces progrès, la Vendée reste le département des Pays de la Loire le plus touché par les accidents mortels.
Des conducteurs majoritairement responsables
Dans plus de la moitié des cas, les accidents impliquent un seul conducteur, sans intervention d’un autre véhicule. Les hommes représentent 84 % des victimes, dont 86 % sont originaires du département.
Les 25-49 ans sont la tranche d’âge la plus touchée (42 % des victimes). Les conducteurs de véhicules légers restent les plus concernés (plus de 50 % des accidents mortels), mais les usagers vulnérables paient aussi un lourd tribut :
- 6 piétons tués (12 % des décès),
- 6 motards (12 %),
- 5 cyclomotoristes (10 %),
- 1 cycliste.
L’alcool, premier facteur d’accidents mortels
L’alcool reste la principale cause des accidents mortels, étant impliqué dans près d’un accident sur deux, devant la vitesse, l’inattention et la somnolence (chacune représentant environ 10 % des cas).
Ces tendances se retrouvent également dans les accidents corporels, où ces facteurs aggravants sont régulièrement constatés.
Des contrôles renforcés pour limiter les comportements à risque
La gendarmerie et la police nationales poursuivent leur mobilisation sur les routes pour sensibiliser les automobilistes et sanctionner les infractions les plus graves. En 2024, les forces de l’ordre ont relevé :
- 121 501 excès de vitesse, dont 9 207 infractions avec interception,
- 3 144 alcoolémies positives sur 124 931 dépistages réalisés,
- 1 976 conduites sous stupéfiants sur 15 248 dépistages,
- 2 544 infractions pour non-respect des priorités, dont 1 721 pour non-arrêt au stop et 194 pour non-arrêt au feu rouge.
Permis suspendus : tolérance zéro pour les infractions graves
En 2024, 2 570 suspensions de permis ont été prononcées, dont :
- 1 112 pour conduite sous stupéfiants,
- 1 110 pour alcoolémie,
- 348 pour excès de vitesse.
Par ailleurs, 341 éthylotests anti-démarrage (EAD) ont été installés en 2024 (+7 %), afin de prévenir la récidive chez les conducteurs sanctionnés pour alcoolémie.