Charente-Maritime
Fort Boyard : des tests en Belgique pour le sauver de l’érosion

Exposé aux assauts des vagues et du temps, le fort Boyard se dégrade progressivement. Autrefois protégé par un éperon et des jetées latérales, l’édifice est désormais vulnérable, ses ouvrages de protection ayant disparu au fil des ans. Des fissures visibles sur sa structure témoignent de cette fragilisation. Face à cette menace, le Département de la Charente-Maritime a décidé d’agir en lançant un vaste projet de restauration. L’objectif : reconstruire les protections d’origine en utilisant des matériaux et technologies modernes.
Un projet ambitieux pour préserver le fort
Le chantier, confié à un groupement d’entreprises composé d’ETPO, Architecture Patrimoine et BRL Ingénierie, prévoit plusieurs interventions majeures :
- Reconstruction du brise-lames au nord-ouest pour atténuer l’impact des vagues.
- Réhabilitation du havre d’accostage au sud-est, visant à protéger les fondations du fort tout en facilitant l’accès pour d’éventuelles visites dès 2028.
- Réparation de la risberme périphérique et réinstallation des blocs de protection afin de limiter l’érosion et les risques d’affouillement.
Ces travaux doivent permettre au fort de retrouver une partie de sa résistance face aux éléments.
Des tests en bassin pour valider la conception
Avant d’engager la phase opérationnelle, des tests sont menés sur un modèle réduit du fort Boyard au Coastal & Ocean Basin (COB) d’Ostende, en Belgique. Cette installation scientifique, rattachée à l’Université de Gand, permet d’étudier l’effet des vagues sur les structures côtières.
Le COB a ainsi conçu une maquette du fort et de ses futures protections à l’échelle 1/30. Grâce à un générateur de vagues, les chercheurs analysent plusieurs paramètres :
- Le comportement des vagues face aux nouvelles structures.
- La stabilité des blocs anti-affouillement.
- La transmission des vagues dans le havre d’accostage.
Doté d’un bassin de 30 mètres sur 30, le laboratoire peut simuler des conditions réelles avec des hauteurs de vagues allant jusqu’à 0,55 mètre.
Une validation technique avant le chantier
Ces essais sont essentiels pour ajuster la conception des ouvrages avant leur mise en œuvre. Les ingénieurs du groupement et les maîtres d’ouvrage pourront ainsi valider les solutions proposées et garantir la durabilité des protections du fort.