Justice

Prison avec sursis pour un jeune de Seiches-sur-le-Loir qui avait traîné sa petite amie par les cheveux « sur cinq mètres »

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Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné ce jeudi 8 février 2024 un jeune homme de Seiches-sur-le-Loir (Maine-et-Loire) – hébergé de temps à autre chez ses parents à La Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlantique) – pour avoir « traîné sur cinq mètres » sa petite amie lors d’une violente dispute à Thouaré-sur-Loire (Loire-Atlantique).

Le 29 août 2023, aux alentours de 20h30, les gendarmes étaient en effet intervenus dans leur appartement, à Thouaré-sur-Loire, appelés par la voisine : elle était inquiète d’entendre des « cris inhabituels chez ses voisins ».

Sur place, la victime, Sarah XXX, avait expliqué que son copain l’avait « violemment tirée par les cheveux » et lui avait asséné des « coups de pieds sur la tête » alors qu’elle se trouvait au sol. Il était ensuite parti du domicile « en fermant la porte à clé ».

Sarah XXX et Lucas XXX se connaissent en fait depuis quatre ans. Ensemble, ils vivent une « relation tumultueuse », voire « toxique », selon les propres mots de la victime, qui évoque « plusieurs séparations » sur fond de « jalousie ».

ELLE S’ETAIT « ENERVEE » ALORS QU’IL DORMAIT

Ce jour-là, une nouvelle violente dispute avait éclaté : Sarah XXX voulait « attirer l’attention » de son copain, et avait elle-même reconnu s’être « énervée dans le but de le réveiller ». Ce dernier s’était alors, à son tour, énervé et l’avait « traînée par les cheveux sur cinq mètres dans le couloir ». Une « touffe de cheveux » avait d’ailleurs été retrouvée au sol par les gendarmes.

Entendu en garde-à-vue, Lucas XXX s’était défendu en mettant en avant le fait que ces violences étaient « réciproques ». Mais, à la barre du tribunal correctionnel de Nantes ce jeudi 8 février 2024, il reconnait qu’il a « honte » de ce qu’il a fait. « Quand j’ai reçu les coups, j’ai pété un plomb », a-t-il expliqué, décrivant son ex-petite-amie comme « très nerveuse » et « impulsive ».

Ce jeune qui logeait à l’époque chez ses parents à La Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlantique) avait ainsi expliqué que, tout au long de la relation, l’un comme l’autre se dénigraient mutuellement mais que les violences physiques n’étaient pas « régulières ».

« Est-ce que ça avait la même portée sur elle que sur vous ? », lui a donc demandé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. « Ça me faisait mal, mais je le cachais », concède-t-il. « On s’aimait beaucoup, on s’était installé dans une forme de routine : quand on se disputait, ça pouvait partir très loin mais il y avait toujours un de nous deux qui revenait », raconte le jeune homme de 23 ans au casier judiciaire vierge.

LE « TEMPERAMENT DIFFICILE » DE LA PLAIGNANTE INVOQUE

Mais pour la présidente, ce jour-là, le « drame » aurait aussi « pu arriver dans ce genre d’évènements ». « Tous les éléments sont là pour caractériser les violences physiques et morales », a confirmé la procureure de la République, citant notamment les « photographies » des « hématomes » de la victime, les « témoignages » de leur entourage ou encore les « SMS » dans lesquels Lucas XXX reconnait être allé trop loin.

La magistrate a par ailleurs précisé que Sarah XXX avait déjà engagé une procédure à Seiches-sur-le-Loir, où le jeune homme est parti vivre chez ses grands-parents, mais que « rien ne se passait ». Le prévenu revient aussi vivre de temps à autre chez ses parents, à La Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlantique).

Dans ces conditions, la magistrate du parquet avait requis une peine de huit mois de sursis probatoire. Une peine « disproportionnée » pour l’avocat du prévenu. « On ne peut pas considérer que l’habitude des violences soit constituée », a fait valoir Me Ramzi Sahli, d’autant plus que les proches du couple évoquent le « tempérament difficile de madame », qui « peut être à l’origine des situations de tension ».

Lucas XXX a finalement écopé de huit mois de prison avec sursis simple, c’est-à-dire sans obligations ni interdictions particulières. Il devra simplement suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales et aura interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne pendant deux ans. « Vous aviez d’autres manières de répondre… Ce qui aurait pu se passer après l’extrême violence de la scène du 29 août est dans la tête de tout le monde », lui a expliqué la présidente du tribunal correctionnel de Nantes./MJ

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