Sante
Avec un nouveau kit de télémédecine, le CHU d’Angers souhaite établir un lien concret avec les EHPAD du département
Lors d’un point-presse tenu ce jeudi 2 mars à l’EHPAD Saint-Nicolas, à Angers, les docteurs Marine Asfar et Delphine Douillet, accompagnées de Samuel Tarlé, directeur délégué du CHU et d’Isabelle Monnier, directrice territoriale de l’ARS, ont présenté un nouveau dispositif de télémédecine nocturne qui sera utilisé dès cette semaine dans plusieurs EHPAD du Maine-et-Loire.
« Diminuer les hospitalisations indues »
Selon les chiffres du CHU d’Angers, près de 50% des hospitalisation de nuit de personnes hébergées en EHPAD pourraient, à l’heure actuelle, être annulées ou différées au lendemain. Afin d’épargner à des personnes fragiles de longues attentes, parfois inutiles, dans des endroits qu’elles ne connaissent pas, les équipes médicales ont élaboré un dispositif qui pourrait permettre « d’éviter l’évitable » en « soulageant ce qui peut être soulageable ». Dans la continuité des nombreuses évolutions mises en place ces deux dernières années pendant la crise sanitaire, le CHU souhaite, par ce nouveau système, maintenir le lien établi avec les EHPAD afin d’éviter certains problèmes liées au hospitalisations abusives.
Si l’EHPAD Saint-Nicolas a la particularité de bénéficier d’une astreinte médicale, le personnel de nuit de la plupart des établissements d’accueil de personnes âgées dépendantes n’est pas habilité à procurer des soins médicaux. L’utilisation de ce dispositif devrait donc être efficace sur deux plans : « mieux soigner les patients et rassurer le personnel ».
Kit de soins d’urgence et dispositif de visio-régulation
Destiné à être utilisé en nuit profonde (de minuit à 7h), le kit de télémédecine proposé par le CHU d’Angers se compose d’une mallette pourvue de matériel thérapeutique simple de première intention (médicaments, compresses, pansements, techniques de soin…), qui sera uniformisé dans tous les établissements du département afin de faciliter la formation du personnel à son utilisation et la prise en charge par les médecins. Cette mallette est accompagnée d’un système de téléconsultation simplifiée, permettant, d’un téléphone portable dédié, une mise en relation rapide en visuel avec un médecin régulateur qui pourra déterminer la gravité d’une situation et prescrire oralement les soins nécessaires.
Des vidéos explicatives ont été transmises au personnel des 139 EHPAD du département, qui sera, à terme, complètement formé à son utilisation à travers l’inclusion du kit dans les formations existantes.
Inspiré des soins d’urgence de haute montagne
Ce projet tient son origine des interventions d’urgence en haute altitude, alors que les délais d’interventions des équipes de secours de nuit, à pied, faute d’hélicoptère, se faisaient ressentir. Lors d’une première expérimentation d’une année dans les EHPAD de Haute-Savoie, ce sont 58% des transports aux urgences qui ont pu être différés ou annulés grâce d’une première évaluation à distance.
Dans le Maine-et-Loire, 92 EHPAD sont équipés en télémédecine et une dizaine d’entre eux ont été pourvus du nouveau kit. Le dispositif sera présenté à une soixantaine d’autres établissements dans la soirée de ce jeudi 2 mars. L’efficacité du dispositif sera étudiée et quantifiée par une étude comparative d’une durée d’un an. Il ne sera pas obligatoire.