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CHU d’Angers : 1 047 hospitaliers signent une lettre ouverte pour dénoncer des conditions de travail « insoutenables »

Le personnel hospitalier du CHU d’Angers est en colère. Dans une lettre ouverte adressée à la directrice générale, 1 047 agents – soignants, infirmiers, aides-soignants, cadres – dénoncent une nouvelle série de mesures d’austérité qu’ils jugent intenables. Après avoir subi en 2018 une réduction drastique des effectifs pour résorber un déficit budgétaire qu’ils considèrent comme « organisé » et « non imputable » au personnel, les équipes hospitalières s’indignent de devoir une fois de plus supporter les conséquences d’un sous-financement qu’elles n’ont pas causé.
« C’est encore une fois à nous, à nos conditions de travail, que vous vous en prenez », dénoncent les signataires.
Moins de soignants, plus de pression
Alors que plus de 40 postes soignants sont actuellement vacants, la direction annonce la suppression de plus de 200 mensualités de remplacement pour l’été, dont 100 dès la période estivale. Cette coupe budgétaire impliquerait des auto-remplacements massifs, une remise en cause des temps partiels, des week-ends supplémentaires et une surcharge de travail généralisée dans des services déjà en grande tension.
Les hospitaliers s’inquiètent aussi du conditionnement de l’utilisation des jours stockés sur le Compte Épargne Temps (CET) à une notion floue de « nécessité de service », ce qu’ils dénoncent comme une tentative de leur retirer des droits acquis. À cela s’ajoutent des modifications unilatérales des règles de remplacement, jugées contraires aux effectifs validés en CSE, déjà en-deçà des besoins, ainsi que la volonté de réduire la durée moyenne des séjours, synonyme d’un rythme accru d’admissions et de sorties de patients, sans moyens humains supplémentaires pour y faire face.
Des revendications précises et urgentes
Face à ce qu’ils considèrent comme une dégradation continue de leurs conditions de travail, les agents exigent des mesures immédiates. Ils réclament l’allocation d’au moins 200 mensualités supplémentaires pour l’été, afin de garantir la continuité des soins, de préserver les temps partiels et de permettre à tous les agents de bénéficier de trois semaines consécutives de congés.
Ils demandent également le remplacement systématique de tous les arrêts de travail tout au long de l’année, ainsi que la pérennisation des emplois contractuels par la mise en stage des collègues concernés – une mesure qui, selon eux, tarde à être généralisée. Enfin, ils insistent sur un principe fondamental : aucune heure travaillée, aucun jour de congé non pris, ne doit être perdu. « Madame la Directrice générale, laissez-nous soigner, laissez-nous travailler dans de bonnes conditions », concluent-ils avec fermeté.