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Athlé. Depuis Angers, des promesses pour Tokyo

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Crédit : KMSP/FFA

A l’image de Mélina Robert-Michon, Amandine Brossier, Hugo Hay et un Wilhem Belocian en mode record, les athlètes français sélectionnables pour les Jeux de Tokyo ont confirmé leur haut potentiel du moment, ce samedi à Angers, en remportant le titre national dans leurs disciplines respectives. Frédéric Dagée, lui, a effacé un record de France vieux de 13 ans, et Antoinette Nana Djimou a fait ses adieux – forcément émouvants – à l’athlétisme en terminant son ultime heptahlon… par un énième podium.

Le temps fort : Les hurdlers plus qu’à l’heure
« Super course, super chrono, que demander de mieux ? C’est le combo parfait ! » Wilhem Belocian résume bien sa finale angevine. Talonné jusqu’au bout par un épatant Aurel Manga, le Guadeloupéen du Stade Lamentin a coupé la ligne d’arrivée en 13’’15, record personnel amélioré de trois centièmes (+0,8m/s). Un temps qui le positionne au quatrième rang des bilans mondiaux, un indicateur intéressant à un peu plus d’un mois du début des épreuves d’athlétisme aux Jeux de Tokyo. « Je ne suis pas vraiment surpris, explique le champion d’Europe indoor. Je savais que j’avais cette performance dans les jambes. Ketty (Cham, sa coach) me disait d’être patient, que ça allait sortir au bon moment. J’avais tendance à trop en mettre dès le début. Maintenant, je vais la croire. »

Aurel Manga a aussi Tokyo dans le viseur. Médaillé d’argent en 13’’24, soit trois centièmes de grapillé sur son temps de référence lui aussi, le sociétaire de l’US Créteil ne se contente pas de ce résultat. « Je fais pas mal de fautes sur la fin, je perds un peu en lucidité, regrette-t-il. Ça montre la marge qu’il y a pour la suite. J’ai toujours faim, finir deuxième laisse une petite frustration. » Tokyo, dont il s’est plus que rapproché ce samedi ? « Une porte s’ouvre, il faut aller se jeter dedans. »

La perf : Dagée roi de France
En expédiant son poids au sixième essai à 20,75 m, Frédéric Dagée a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’athlétisme français. Il améliore de trois centimètres le record de France, qui était détenu depuis 2008 par le regretté Yves Niaré avec 20,72 m. Un athlète auquel il a tenu à rendre hommage : « J’ai une grosse pensée pour Yves et sa famille. Il a montré le chemin et a fait partie des personnalités qui ont poussé la discipline vers le haut. » Après un début de concours timide, le sociétaire du Nice Côte d’Azur Athlétisme a trouvé la clé lors des deux derniers essais, avec 20,15 m au cinquième et donc 20,75 m au dernier. « Je me suis dit : c’est la dernière compète, retrace-t-il. Si je ne me lâche pas maintenant, c’est fini. A un moment, il faut savoir mettre le cerveau sur off. Je lançais depuis des années à 20 m, mais je n’arrivais pas à sortir la performance. Beaucoup de personnes ont travaillé dur avec moi et ça a enfin payé. » L’athlète de 28 ans, titré pour la sixième fois consécutive en plein air, détient désormais l’ensemble des records de France des catégories minimes à seniors. Ne manquait à son bonheur qu’une qualification olympique.

Le chiffre : 31
En décollant à 6,63 m (+1,9m/s) dès le deuxième essai, malgré un appel à quinze bons centimètres de la planche, Yanis David a amélioré sa meilleure marque de l’année de 31 centimètres. Un bond en avant plus que rassurant, alors que la polyvalente sauteuse du Monster Athlé devait montrer « un état de forme compétitif » dans la perspective de Tokyo, après avoir réalisé les minima olympiques en 2019. « Je me suis dit que j’allais m’amuser, raconte la Guadeloupéenne expatriée aux Etats-Unis, qui est retombée deux autres fois au-delà des 6,50 m (6,55 m au cinquième essai et 6,59 m au sixième) J’ai eu un peu de mal tout au long de l’année, les derniers mois de préparation ont été un peu compliqués. » Le sourire retrouvé, elle entend aborder dimanche la finale du triple saut avec le même état d’esprit. Et peut-être, au bout, la même réussite.

La série qui dure
Mélina Robert-Michon a remporté aujourd’hui son 35e titre national au lancer du disque, continuant ainsi d’améliorer son record, championnats après championnats. Loin d’être rassasiée, la sociétaire de Lyon Athlé, savourait certes la médaille d’or, « l’essentiel dans un championnat », mais aurait toutefois aimé « une plus belle perf pour fêter ce titre, mais je n’ai pas réussi à mettre en place tout ce que j’avais réussi la semaine dernière quand j’ai réalisé 65 mètres (60,88m aujourd’hui). Il faut donc se remettre au boulot avant Tokyo. » La discobole va ainsi repartir en stage dès mercredi « pour une dizaine de jour, avant mon départ pour le Japon le 17 juillet, et un ultime stage à Kobé. »

La décla : « Ça n’a pas été une décision facile à prendre, mais je préfère me retirer et laisser la place aux jeunes. J’ai beaucoup donné, j’ai ramené des médailles à la France et j’en suis fière, même si j’aurais aimé décrocher des médailles mondiales ou olympiques, le graal. »
En annonçant officiellement sa retraite sportive ce samedi soir à l’issue de l’heptathlon au micro du speaker, Antoinette Nana Djimou a été submergée par l’émotion, comme de nombreux spectateurs. La quadruple championne d’Europe (deux fois en salle et deux fois en plein air) a conclu sa carrière par une médaille d’argent avec 5738 points, derrière la combinarde du RC Arras Esther Turpin (5806 pts). Les heptathlètes, qui ont toutes couru leur 800 m avec un dossard « Nana Djimou » épinglé dans le dos, l’ont portée en triomphe et longuement applaudi, à l’unisson du public. La bonne humeur et le rire communicatif de « Nana » manquent déjà.

La régionale de l’étape aux anges
L’Angevine Amandine Brossier, favorite du 400m, n’a pas tremblé, sur la piste d’un stade Josette-et-Roger Mikulak qu’elle connaît par cœur. Malgré « le surplus de pression qu’il y avait à courir devant mon public », celle qui courait délestée de l’impératif des minima olympiques, d’ores et déjà acquis, a « montré qui était la patronne », sur la dernière ligne droite d’un tour de piste bouclé en 51’’47, trois dixièmes devant Floria Gueï, qui doit, elle, repartir d’Angers sans ces mêmes minima. Si l’objectif était vraiment la première place aujourd’hui, l’athlète du Sco Angers Athlé a désormais les yeux rivés vers Tokyo. «Je vais continuer ma préparation jusqu’à mon départ pour le Japon. Une préparation intense, à laquelle je ne sais pas encore si j’ajouterai quelques meetings. »

Et aussi…. Hay en patron
On attendait avec impatience le duel sur 5000 m entre Hugo Hay (Sèvre Bocage AC) et Jimmy Gressier (Boulogne-sur-Mer AC), auteurs tous deux des minima pour Tokyo cette saison. Il a tenu toutes ses promesses et a tourné à l’avantage du premier nommé. Dans une course rapidement dynamitée par le toujours coriace Florian Carvalho (finalement 5e en 13’45’’60), les deux ténors de la génération 97 ont attendu les deux derniers tours pour s’expliquer. Et c’est finalement Hugo Hay qui a fait largement la différence en 13’34’’08, grâce à un dernier 500 m avalé en 1’11. Hay l’emporte devant Jimmy Gressier, 13’35’’94, Yann Schrub (Athle Sports Sarreguemines A) et Mehdi Frère (Pays de Fontainebleau Athlétisme) améliorant pour leur part leur record personnel, en respectivement 13’37’’22 et 13’38’’10.

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