Charente-Maritime
Des employés de la Régie des Transports Rochelais attaquent leur employeur aux Prud’hommes pour exposition à des substances toxiques
Neuf salariés de la RTCR saisissent les Prud’hommes, craignant pour leur santé après avoir manipulé, pendant plus d’une décennie, des filtres à particules sans protection. L’audience a eu lieu ce lundi à La Rochelle.
Selon France Bleu, neuf employés actuels et anciens de la Régie des Transports Communautaires Rochelais (RTCR) poursuivent leur employeur pour « préjudice d’anxiété lié à l’exposition à des produits toxiques ». Leur audience, tenue ce lundi devant le tribunal des Prud’hommes de La Rochelle, vise à dénoncer les risques encourus après avoir manipulé des filtres à particules sur les pots d’échappement des bus pendant plus de dix ans, souvent sans équipements de protection adéquats.
« Depuis 2008, mes collègues montent, démontent et désassemblent des filtres à particules, ce qui les expose à des substances potentiellement toxiques », a déclaré Fabrice Lombolez, représentant du personnel. L’inquiétude est palpable parmi les plaignants : « Ils ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. Seront-ils malades demain ? », a ajouté Lombolez.
Équipements de protection arrivés tardivement
Ce n’est qu’en novembre 2021 que la RTCR a commencé à fournir à ses salariés des combinaisons blanches et des masques de protection. Pour l’avocate des plaignants, Alexandra Dupuy, ces mesures tardives confirment la dangerosité des particules manipulées. Elle soutient que cette situation a généré une anxiété légitime chez les employés, d’autant plus qu’ils ont travaillé des années sans protection appropriée.
La défense de la RTCR
David Cronenberger, directeur de la RTCR, conteste les accusations de manquement à la sécurité. Il affirme que les risques liés aux filtres à particules concernent principalement leur lavage, une tâche que les employés de la régie ne réaliseraient pas. Quant aux équipements de protection introduits en 2021, il les qualifie de mesures de précaution plutôt que de réponse à un danger avéré.
« On nous accuse d’avoir causé de l’anxiété alors même que nous mettons en place des mesures de protection. Cela me semble paradoxal », s’est défendu Cronenberger, visiblement agacé.
La décision des Prud’hommes sera rendue le 18 novembre.