Agriculture

Vers une envolée des prix des céréales à partir de lundi après le blocage en mer Noire

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Photo d’archives du navire cargo Polarnet, battant pavillon turc et transportant des céréales ukrainiennes, passant près du pont Osmangazi pour entrer dans le golfe d’Izmit, en Turquie. /Photo prise le 8 août 2022/REUTERS/Yoruk Isik

Les cours à terme du blé devraient bondir lundi à l’ouverture des marchés après l’annonce par la Russie de son retrait de l’accord sur les exportations à partir des ports ukrainiens de la mer Noire, estiment plusieurs analystes.

Moscou, dénonçant des attaques visant des bâtiments de sa marine en Crimée, a informé samedi les Nations unies de la suspension de sa participation à l’accord céréalier conclu en juillet dernier à Istanbul entre Kyiv et Moscou, sous l’égide de l’Onu et de la Turquie.

L’Ukraine a déclaré que la Russie avait utilisé un prétexte pour justifier un désengagement prévu à l’avance et les Etats-Unis ont reproché à Moscou de faire des denrées alimentaires une arme de guerre.

Les marchés du blé sont très sensibles depuis le début aux nouvelles concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les deux pays figurant parmi les principaux exportateurs de blé du monde. L’Ukraine est aussi un grand exportateur de maïs.

La mise en place du corridor de la mer Noire, qui a permis l’expédition depuis les ports ukrainiens de plus de neuf millions de tonnes de céréales et d’oléagineux, a permis ces derniers mois de stabiliser les marchés et de faire baisser les prix, qui avaient auparavant atteint des niveaux record.

Ce retour au calme relatif sur le marché du blé risque d’être remis en cause lundi à Chicago comme à Paris, les deux marchés à terme les plus actifs pour le blé.

« L’effet d’annonce est dans tous les cas haussier et le début de la semaine prochaine sera très probablement haussier, tout simplement parce qu’on va avoir de moins en moins de grain qui va sortir d’Ukraine », a déclaré Arthur Portier, du cabinet de conseil spécialisé Agritel.

Un courtier ukrainien a confirmé que tous les achats de grains depuis les ports ukrainiens de la mer Noire étaient interrompus depuis l’annonce de la Russie samedi.

Carlos Mera, responsable des marchés de matières premières agricoles chez Rabobank, estime que les contrats à terme sur le blé pourraient bondir de 5% à 10% mais que cette réaction pourrait être de courte durée, le retrait de Moscou ayant été en partie anticipé et la Russie ayant accru ses exportations.

« Les exportations depuis la Russie sont en augmentation donc la disponibilité à court terme depuis la mer Noire pourrait se maintenir », dit-il.

Les intervenants de marché seront aussi attentifs aux efforts visant à permettre un déblocage de la situation en mer Noire, entrepris sous l’égide de l’Onu.

Certains traders et analystes notent que la Russie ne dispose pas des capacités logistiques permettant de compenser totalement l’arrêt des expéditions depuis les ports ukrainiens, ce qui pourrait favoriser la hausse des cours.

« Cela va forcément renchérir le prix et du coup, ça rend très dramatique la situation pour les principaux importateurs », dit Arthur Portier.

Le ministère ukrainien des Infrastructures a déclaré dimanche que 218 bateaux étaient « bloqués de fait » par la décision russe de suspendre sa participation à l’application de l’accord.

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